Pourtant, dans le monde entier, de nombreuses personnes sont persécutées parce qu’elles ont pris leurs propres décisions et beaucoup d’autres n’ont même pas la possibilité de faire des choix. Les gouvernements tentent de nous imposer qui nous pouvons embrasser, qui nous devons aimer, comment nous devons nous habiller, quelle est notre identité, quand nous devons avoir des enfants et combien.
Les droits sexuels et reproductifs impliquent la possibilité de prendre soi-même les décisions concernant son corps et :
- d’obtenir des informations précises sur ces questions ;
- de bénéficier des services touchant à la santé sexuelle et génésique, notamment à la contraception ;
- de choisir si l’on souhaite se marier, avec qui et quand ;
- de décider d’avoir ou non des enfants et de leur nombre.
Ils signifient également que nous devons pouvoir vivre à l’abri de toutes les formes de violences sexuelles, notamment le viol, les mutilations génitales féminines, les grossesses imposées et la stérilisation forcée.
Amnesty International fait campagne pour que nous puissions tous faire nos propres choix en matière de sexualité et de procréation.
Repères
23
pays d’Europe exigent des personnes transgenres qu’elles se fassent stériliser afin d’obtenir la modification de leur état civil.
47 000
femmes enceintes meurent chaque année des suites de complications liées à un avortement dangereux.
14M +
d’adolescentes accouchent chaque année, principalement à la suite d’un viol ou d’une grossesse non désirée.
76
pays érigent en infraction les actes sexuels entre adultes du même sexe.
Nouveaux facteurs menaçant l’égalité, et nos vies
De nombreux groupes font pression sur les gouvernements, les Nations unies et d’autres organes internationaux et régionaux afin que les droits en matière de sexualité et de procréation soient limités. Ce mouvement est dirigé par des groupes d’intérêt organisés et dotés de fonds importants, notamment de puissantes institutions religieuses.
Au plus haut niveau, certains gouvernements se laissent influencer et mettent en doute les droits en matière de sexualité et de procréation et l’égalité des genres ou qualifient d’occidental le principe des « droits humains pour tous ».
Nous assistons clairement à une remise en cause de nos droits à exprimer notre sexualité et à prendre les décisions qui concernent notre propre corps.
Ce que demande Amnesty International aux gouvernements :
- Ils doivent cesser de contrôler la sexualité et la procréation en s’appuyant sur le droit pénal.
- Chacun·e doit être en mesure de prendre ses propres décisions concernant son corps et sa vie, sans subir une quelconque ingérence.
- Les gouvernements doivent veiller à ce que les services, l’éducation et l’information sur les droits sexuels et reproductifs soient disponibles et faciles d’accès.
- Ils doivent abroger les lois discriminatoires et libérer quiconque se trouve en prison à cause d’elles.
- Il faut protéger toutes les personnes – quelles qu’elles soient – de la violence.
- Montrer l’exemple – en n’exploitant ni n’utilisant jamais les préjugés discriminatoires de qui que ce soit à des fins politiques.
La discrimination
De nombreux obstacles entravent la concrétisation ces droits. Mais c’est la discrimination qui sous-tend ces problèmes.
Les femmes, les jeunes filles et les personnes appartenant à des groupes marginalisés, comme les gays, les lesbiennes et les personnes transgenres ainsi que les personnes issues de prétendues « basses » castes, pauvres ou appartenant à des minorités, risquent gros lorsqu’elles tentent de faire des choix.
Les barrières semblent plus infranchissables encore pour les personnes qui entrent dans plusieurs de ces catégories.