Les propositions de réforme du système d’asile avancées par la Commission européenne mercredi 6 avril doivent être l’occasion de parvenir à une répartition plus équitable et à de meilleures conditions pour les réfugié-e-s au sein de Europe, a déclaré Amnesty International.
« Il serait indéfendable que les réformes proposées aient pour but essentiel de maintenir le statu quo. Conserver un système dans le cadre duquel 50 000 réfugié-e-s se sont retrouvés livres à eux-mêmes en Grèce dans des conditions éprouvantes relève de la folie », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. « Il ne faut pas qu’il s’agisse d’une nouvelle occasion manquée de répondre véritablement aux difficultés auxquelles sont confrontés les réfugié-e-s arrivant en Europe. »
« Il est tout à fait injuste d’attendre des pays européens se trouvant en première ligne, qui éprouvent déjà des difficultés à faire face à cette crise, qu’ils en assument la charge la plus lourde tandis que d’autres ne remplissent pas leur rôle de soutien aux réfugié-e-s et aux pays qui les accueillent. »
« Les propositions en faveur d’un partage accru des responsabilités parmi les pays de l’UE vont globalement dans la bonne direction – mais il est possible que de nombreux risques s’y nichent, en particulier si elles reposent en grande partie sur des sanctions et des mesures de coercition. »
« Lorsqu’il s’agit de créer une procédure d’asile commune, il existe un danger réel que l’accent soit mis sur un nivellement par le bas, dans l’objectif de rendre l’UE inaccessible aux demandeurs et demandeuses d’asile. Il faut résister à cette tentation. »
Amnesty International estime que toute réforme du système d’asile européen doit respecter le droit d’asile, garantir que les demandeurs et demandeuses d’asile soient équitablement répartis entre tous les États membres de l’UE, que leurs droits fondamentaux soient respectés et qu’ils soient véritablement accueillis et intégrés au sein de la population