Réagissant à la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) selon laquelle l’État ukrainien porte la responsabilité des détentions illégales, des mauvais traitements, des enlèvements et du meurtre d’un manifestant qui ont eu lieu lors de la violente répression des manifestations de l’Euromaïdan pendant l’hiver 2013-2014, Oksana Pokaltchouk, directrice d’Amnesty International Ukraine, a déclaré :
« La décision de la CEDH reflète ce qu’Amnesty International et des militant·e·s ukrainiens des droits humains dénoncent depuis de nombreuses années : sous le régime du président Viktor Ianoukovitch, les autorités ukrainiennes se sont engagées dans une féroce répression des manifestations lors de l’Euromaïdan. La plupart des victimes de ces violences n’ont pas obtenu justice.
« Nous espérons que l’arrêt qui a été rendu aujourd’hui va permettre de venir à bout de tout ce qui fait obstacle à ce que l’Ukraine révèle toute la vérité, amène les responsables de violations des droits humains à rendre des comptes, et veille à ce que les victimes et leurs proches obtiennent réparation pleinement et de façon adéquate. »
Complément d’information
Le 21 janvier, se prononçant dans plusieurs affaires distinctes, la CEDH a jugé que les autorités ukrainiennes avaient délibérément recouru à des mauvais traitements, à une force excessive, à des détentions illégales et à l’enlèvement de manifestant·e·s dans le cadre d’une campagne visant à perturber des manifestations initialement pacifiques. En ce qui concerne l’une de ces affaires, la CEDH a estimé que l’État ukrainien était responsable du meurtre d’un manifestant.
Amnesty International a massivement mené campagne pour qu’obtiennent justice et réparation toutes les victimes des violences policières commises pendant les manifestations dites de l’Euromaïdan, dès le début. Ces manifestations ont conduit à l’éviction du président Viktor Ianoukovitch. Dans un rapport qu’elle a publié il y a deux ans, Amnesty International a fait état d’un niveau considérable d’entrave à la justice, révélant que sur les 288 cas d’anciens agents et cadres des forces de l’ordre inculpés de multiples violations des droits humains, neuf seulement ont abouti à des peines d’emprisonnement.