Turquie. Condamnation du double attentat à la voiture piégée perpétré dans une province frontalière de la Syrie

Amnesty International condamne sans réserve les attentats à l’explosif perpétrés le 11 mai dans le centre de Reyhanlı qui ont fait une cinquantaine de morts de plus de cent blessés.

Reyhanlı se trouve en Turquie dans la province d’Hatay, non loin de la frontière syrienne et de l’un des principaux points de passage entre les deux pays. La ville accueille de nombreux réfugiés syriens. Trois Syriens au moins feraient partie des personnes tuées dans les explosions.

Ces attentats, qui visaient apparemment des gens ordinaires vaquant à leurs occupations quotidiennes, témoignent d’un mépris total pour le droit à la vie et pour les principes fondamentaux du droit international.

Selon certaines informations, les deux explosions ont eu lieu à 15 minutes d’intervalle, dans un quartier très fréquenté du centre-ville. La première explosion s’est produite à 13 h 45 près du bâtiment principal de l’hôtel de ville, et la seconde près du bureau de poste. Le moment et les lieux choisis pour ces attentats permettent de penser que l’objectif était de faire un maximum de victimes parmi la population civile.

Ces attentats n’ont pas été revendiqués mais les autorités turques ont déclaré qu’ils étaient imputables à un groupe qui collabore avec les services de renseignement syriens. Neuf ressortissants turcs ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Un porte-parole des autorités syriennes a nié toute implication de l’État syrien dans ces attentats.

Amnesty International exhorte les autorités à mener une enquête approfondie et impartiale et à traduire en justice tous les responsables présumés dans le respect des normes internationales en matière de droits humains.

Amnesty International est également préoccupée par les informations faisant état de violentes agressions commises dans la ville contre des réfugiés syriens par des individus non identifiés à la suite de ce double attentat. Ces agressions perpétrées contre des réfugiés syriens, qui étaient vraisemblablement tout autant visés par ces attentats que les ressortissants turcs, sont inacceptables. Amnesty International demande instamment aux autorités turques de faire tout leur possible pour garantir la sûreté et la sécurité des réfugiés syriens, pour enquêter sur les agressions signalées et pour déférer les responsables présumés à la justice.