Amnesty International est présente en Thaïlande depuis de nombreuses années et est résolue à continuer de promouvoir et protéger les droits fondamentaux dans le pays en dépit d’appels en faveur de son expulsion, a déclaré l’organisation mercredi 16 février.
« En tant que mouvement mondial implanté dans plus de 70 pays et comptant des membres dans 150 pays et territoires, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, notre mission reste la même : prévenir et recenser les violations de droits humains reconnus par le droit international, et amener les États, entreprises et autres acteurs à rendre des comptes pour ces abus », a déclaré Kyle Ward, secrétaire général adjoint d’Amnesty International.
« Nous présentons aux autorités des recommandations constructives sur les mesures qu’elles peuvent prendre afin d’honorer les obligations en matière de droits humains qui sont les leurs en vertu du droit international. Nous continuerons sur cette voie en toute indépendence et en toute impartialité, en nous appuyant sur les faits. En ce qui concerne la campagne anti-Amnesty et l’enquête qui y est liée, nous continuons à répondre aux questions que le gouvernement thaïlandais est susceptible d’avoir sur notre travail dans ce pays.
« Si nous reconnaissons que le gouvernement royal thaïlandais a le devoir de protéger l’ordre public et la sécurité nationale, nous continuons à souligner que les autorités doivent le faire d’une manière qui soit conforme au droit international relatif aux droits humains, et qui soit proportionnée, justifiée et en adéquation avec les obligations du gouvernement visant à garantir et favoriser le respect des droits humains, en particulier les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
« Les recommandations constructives qu’Amnesty International adresse aux autorités, afin que celles-ci honorent leurs obligations relatives aux droits humains, s’inspirent de normes internationalement reconnues concernant ces droits, que la Thaïlande s’est engagée à observer.
« La campagne anti-Amnesty survient alors que les autorités essaient de faire adopter une loi controversée sur la réglementation des organisations à but non lucratif dans le pays. Cette loi pourrait avoir de graves répercussions sur l’ensemble de la société civile en Thaïlande, et Amnesty a demandé à de nombreuses reprises au gouvernement d’abandonner ce projet de loi et de tenir de nouvelles consultations. Amnesty est prise pour cible à un moment où les autorités thaïlandaises se montrent de plus en plus intolérantes face aux questions relatives aux droits humains. »
Complément d’information
En novembre, un vice-ministre en poste au bureau du Premier ministre a réclamé publiquement l’expulsion d’Amnesty International hors de la Thaïlande. Ce haut représentant de l’État a lancé une pétition en ligne, aidé à relayer des appels sur les réseaux sociaux et organisé quelques manifestations de faible ampleur.
Le Premier ministre a réagi en annonçant l’ouverture d’une enquête sur Amnesty International Thaïlande le 26 novembre.
Le mouvement mondial d’Amnesty International est composé du Secrétariat international et d’un réseau de membres internationaux et d’entités membres nationales, parmi lesquelles figure Amnesty International Thaïlande. Si Amnesty International Thaïlande et le Secrétariat international sont des entités juridiques distinctes, elles travaillent en collaboration étroite sous le même statut.