Les 30 militants de Greenpeace de l’Arctic Sunrise interpellés et emprisonnés en pleine mer par les forces de sécurité doivent être relâchés, et l’inculpation de piraterie abandonnée.
Jeudi 19 septembre en fin d’après-midi, une trentaine de militants de Greenpeace ont été interpellés par les forces de sécurité russes qui sont montées à bord de l’ArcticSunrise jeudi 19 septembre en fin d’après-midi. D’après les militants, les agents ont tiré en l’air et dans l’eau avec des armes à feu et tailladé des bateaux pneumatiques à l’aide de couteaux. Ils ont regroupé les membres de l’équipage sous la menace de leurs armes et auraient saccagé la salle radio qui sert aux communications.
Les militants avaient protesté contre les forages dans l’Arctique près de la plateforme de forage Prirazlomnaïa, dans la mer de Petchora, non loin de l’archipel de Nouvelle-Zemble, au large de la côte nord de la Russie.
Le 24 septembre, les militants ont été inculpés de piraterie. Une accusation grotesque et infondée pour désigner des militants non armés, qui est pourtant passible de 15 ans d’emprisonnement.
Le Comité des enquêtes russe, un organisme d’État chargé des enquêtes sur les crimes graves, a fait savoir dans son communiqué qu’il avait ouvert une information judiciaire pour piraterie contre les militants détenus.
Le droit international définit la piraterie comme des actes illégaux de violence ou de détention, ou des assauts lancés à des fins d’enrichissement privé.
Une définition similaire existe dans le droit pénal russe, qui prévoit notamment le fait de capturer un autre navire et d’utiliser, ou de menacer d’utiliser, la violence. En Russie, les actes de piraterie sont passibles d’une peine de cinq à 15 années d’emprisonnement.
La manière dont les militants ont été interpellés, ainsi que les charges qui pèsent désormais sur eux, peuvent être reliées à la lumière de la répression tous azimuts qui frappe aujourd’hui les organisations de la société civile, notamment les ONG de droits humains, les militants LGBT, les environnementalistes ou encore les associations d’observation électorale.
Dans ce contexte, et à la lumière des informations connues à ce jour, Amnesty International demande :
- que tous les militants de l’Arctic Sunrise soient relâchés sous une caution raisonnable et bénéficient pleinement de l’assistance d’avocats pour leur défense, dans l’attente d’un éventuel procès ;
- qu’une enquête soit menée sur toute allégation crédible de recours à la force durant leur interpellation