Action symbolique devant l’ambassade de Chine en faveur de Zhang Zhan
C’est par une action inhabituelle qu’Amnesty International Luxembourg a remis à l’ambassade de Chine les 1300 lettres et signatures récoltées au Grand-Duché pour une pétition qui demande la libération de la prisonnière d’opinion Zhang Zhan. Des membres de la section les ont envoyés sous forme d’avions en papier par-dessus les grilles de l’ambassade.
« Nous n’avons pas reçu de réponse de l’ambassade de Chine à notre demande de remise officielle de la pétition. Pour être certains que les 1 300 voix du Luxembourg en faveur de Zhang Zhan soient tout de même entendues, nous avons opté pour cette remise alternative avec des avions en papier, » a déclaré Olivier Pirot, directeur d’Amnesty International Luxembourg.
« Nous sommes déterminés à faire passer notre message pour la libération immédiate et inconditionnelle de Zhang Zhan. Elle est en prison uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Nous voulons montrer à Zhang et sa famille qu’elle n’est pas seule et qu’il y a beaucoup de personnes au Luxembourg qui se mobilisent pour sa libération. »
Zhang Zhan était une des personnes mise en avant lors de « Write for Rights », la campagne d’Amnesty International autour de la Journée des droits humains en décembre 2021. Cette ancienne avocate a été l’une des rares journalistes citoyennes à parler publiquement du développement de la crise de la COVID-19 en février 2020 à Wuhan. Pendant que le gouvernement chinois a essayé de contrôler les informations relatives à l’épidémie dès le début, les journalistes citoyen·ne·s comme Zhang Zhan ont été la principale, sinon la seule, source d’information libre et directe sur cette question dans le pays.
L’activiste est passée par les réseaux sociaux pour signaler que le gouvernement avait arrêté des journalistes indépendant·e·s et harcelé les familles de malades de la COVID-19. Peu après avoir publié ces informations, elle avait été portée disparue, puis officiellement détenue et condamnée à quatre ans de prison en décembre 2020. En détention, elle a subi de la torture et d’autres mauvais traitements. Elle a notamment été obligée de porter des chaînes aux pieds et était menottée de façon permanente pendant plus de trois mois.
Alors que le monde regarde les Jeux olympiques en Chine, la Chine doit mettre fin à la censure des médias nationaux et étrangers, y compris des journalistes citoyen·ne·s, et permettre à tou·te·s un accès complet à toutes les informations pertinentes et disponibles.