Participez au Marathon des lettres 2008 !

Le 10 décembre 2008, nous fêtons les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme – une bonne raison pour participer cette année au Marathon de lettres, l’action mondiale organisée par Amnesty International. Lors de l’édition 2007 du Marathon de lettres, 156 000 lettres ont été envoyées de par le monde.

Au Luxembourg le groupe 6, coordonné par Monsieur Roby Altmann, président honoraire de la section, a organisé un Marathon de lettres dans la Ville d’Echternach. Plus d’un centaine de lettres ont déjà été signées.

Mobilisez-vous aussi : informez-vous sur les cas que nous avons sélectionnés, téléchargez les modèles de lettres, signez et faites signer les lettres ! Et surtout, après le 14 Décembre, informez-nous par email (e-mail@amnesty.lu) sur les nombre de signatures que vous avez collectées. Nous nous chargerons de communiquer cette information au secrétariat international d’Amnesty qui pourra nous dire par la suite combien de personnes se sont mobilisées dans le monde.

JUSTINE MASIKA BIHAMBA – République Démocratique du Congo

Justine Masika Bihamba et sa famille ont été prises pour cible par l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) du fait de son rôle de coordonnatrice au sein de Synergie des femmes contre les violences sexuelles (SFVS), une ONG de défense des femmes. Les conseillers de la SFVS font régulièrement l’objet de menaces et d’agressions en relation avec leur travail.

Justine Masika Bihamba était sortie quand six soldats se sont introduits chez elle par la force le 18 septembre 2007. Ils ont ligoté ses six enfants en les menaçant d’une arme, et ont agressé deux de ceux-ci. L’une des filles, âgée de vingt et un ans, a supplié les soldats de prendre ce qu’ils voulaient mais de ne faire de mal à personne. Un des soldats a répondu qu’ils n’étaient pas venus pour voler quoi que ce soit mais pour accomplir une « une mission bien déterminée ».

Le groupe a fouillé la maison. Un soldat a donné à une autre fille, âgée de vingt-quatre ans, un coup de pied en plein visage, lui cassant une dent. Il a ensuite essayé de violer celle de vingt-et-un ans et l’a agressée sexuellement avec un couteau.

Justine Masika Bihamba est rentrée chez elle pendant l’attaque et a immédiatement téléphoné aux autorités. Lors de recherches dans le quartier avec la police militaire, Justine et ses enfants ont reconnu parmi les soldats escortant un officier de l’armée les hommes ayant participé à l’agression. La police militaire a refusé de les arrêter, au motif qu’elle ne disposait d’aucun élément de preuve les incriminant.

Le 27 septembre 2007, Justine Masika Bihamba a porté plainte contre ces soldats. Au cours des semaines et des mois qui ont suivi, des hauts gradés de l’armée et les autorités civiles lui ont promis que justice serait faite. Un an après les faits, cependant, ces hommes n’ont toujours pas été arrêtés, ni jugés.

Justine Masika Bihamba croise régulièrement dans la rue ceux qui s’en sont pris à ses enfants à son domicile. Ils continuent de la menacer. Son fils de cinq ans a désormais peur d’être tué à chaque fois qu’il voit un soldat. Ses deux filles ont fui à l’étranger.
  SERGEI GURGUROV – Moldavie

Les actes de torture et autres types de mauvais traitements infligés à Sergueï Gourgourov alors qu’il était en garde à vue fin 2005 l’ont laissé infirme. Les blessures qu’il a reçues à la tête se traduisent par des troubles du langage, et des lésions de la moelle épinière l’ont rendu incapable de marcher sans une canne. Il présente également des lésions aux deux tympans et a complètement perdu l’usage d’une oreille. Il souffre en outre de dépression.

Sergueï Gourgourov a été arrêté par la police de Chisinau, en Moldavie, le 25 octobre 2005, parce qu’il était soupçonné d’avoir volé un téléphone portable. Il affirme que des policiers l’ont torturé pour le forcer à « avouer » d’autres vols de ce type.

Il n’a pas vu d’avocat avant le 3 novembre, date de sa comparution devant le juge d’instruction. Incapable de se rendre sans soutien au tribunal, il a dû être traîné par deux policiers devant le juge. Il n’était par ailleurs pas en mesure de bouger les doigts et éprouvait des difficultés pour parler.

À l’issue de l’audience, le juge a ordonné sa libération sous caution, mais la police l’a emmené dans un autre lieu de détention sous prétexte qu’il restait quelques formalités à terminer. Sergueï Gourgourov n’a pu bénéficier des soins neurologiques spécialisés que son état nécessitait qu’après le 9 décembre 2005, date de sa libération sous caution.

Le 4 novembre 2005, son avocat a déposé une plainte relative à ces mauvais traitements auprès du bureau du procureur général et une enquête a été ouverte, mais n’a guère été suivie d’actes. Le 4 août 2008, le bureau du procureur général a déclaré que Sergueï Gourgourov avait tout inventé et qu’il n’avait pas été torturé, en conséquence de quoi aucune information judiciaire ne serait ouverte.

La charge retenue contre lui est toujours en vigueur, et il est en instance de jugement. Les policiers qui l’ont torturé ont été maintenus dans leurs fonctions et auraient menacé des parents de Sergueï Gourgourov chez qui celui-ci logeait ; ces proches lui ont alors demandé de partir.
 ABUNE ANTONIOS – Erythrée

Abune Antonios, patriarche de l’Église orthodoxe érythréenne, est en résidence surveillée depuis janvier 2006. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion et craint vivement pour sa santé car il a quatre-vingts ans, souffre de diabète et ne bénéficie pas de soins médicaux.

Abune Antonios n’a eu de cesse de résister à l’ingérence du gouvernement dans les affaires religieuses. En 2004, il a protesté contre le placement en détention secrète de trois prêtres orthodoxes. En janvier 2005, les autorités de l’Église orthodoxe érythréenne lui ont retiré ses pouvoirs exécutifs.

Il est autorisé à célébrer la messe mais ne joue aucun rôle administratif dans le cadre des affaires de l’Église. Le 13 janvier 2006, il a officiellement été déchu de ses fonctions et assigné à domicile. Le 20 janvier 2007, deux prêtres accompagnés par trois membres des forces de sécurité du gouvernement ont pénétré chez lui et ont confisqué son insigne pontifical, symbole de sa position d’évêque.

Le 27 mai 2007, le gouvernement a désigné un nouveau patriarche et le lendemain à cinq heures du matin, Abune Antonios était emmené hors de chez lui par la force. Depuis lors, Amnesty International a appris qu’il était toujours en résidence surveillée dans un endroit tenu secret à Asmara, la capitale.

Les groupes religieux minoritaires, dont les témoins de Jéhovah et plus de 35 Églises chrétiennes évangéliques, sont interdits en Érythrée. Environ 2 000 membres d’églises évangéliques minoritaires déclarées illégales depuis 2002 sont actuellement détenus dans des conditions très dures.

Amnesty international a été informée que les autorités avaient à de nombreuses reprises battu et ligoté certains détenus dans des positions douloureuses afin de les forces à abjurer leur foi.
 CAMPAGNE POUR L’ÉGALITÉ – Iran


Lancée en 2006 à l’initiative du mouvement de défense des droits des femmes iraniennes, la Campagne pour l’égalité vise à mettre fin aux discriminations faites aux femmes en vertu du droit iranien.

Plusieurs militants ont été arrêtés ou jugés pour des activités tout à fait légales, telles que l’organisation de rassemblements pacifiques, d’ateliers éducatifs ou de pétitions en faveur d’une réforme législative.

Les autorités ont bloqué l’accès depuis l’Iran au principal site Internet de la Campagne à au moins 12 reprises.

Elles ont en outre fréquemment refusé d’autoriser la tenue de réunions publiques et les militants ont pris l’habitude d’organiser leurs ateliers chez des sympathisants, dont certains ont ensuite été convoqués par des responsables de la sécurité intérieure pour être interrogés.

Des militants de la Campagne pour l’égalité ont également été empêchés de se rendre à l’étranger. En mars 2008, le passeport de Parvin Ardalan lui a été confisqué pendant soixante-douze heures.

Il lui a été interdit de quitter l’Iran pour recevoir le prix Olof Palme – distinction récompensant des défenseurs des droits humains – dont elle était la lauréate du fait de son action en faveur des femmes en Iran.

On sait que des dizaines de défenseurs des droits des femmes ont été arrêtés, appelés à comparaître ou jugés depuis 2006. La plupart d’entre eux ont été inculpés d’atteintes à la sécurité intérieure, infractions définies en termes vagues.

Les autorités retiennent ce type de charges contre les militants dans le but de restreindre leurs droits internationalement reconnus à la liberté d’expression et d’association quand ils essaient de défendre et de faire progresser les droits des femmes en Iran.

Deux membres de la Campagne pour l’égalité – Ronak Safarzadeh et Hana Abdi – sont actuellement considérées par Amnesty International comme des prisonnières d’opinion, uniquement incarcérées pour avoir oeuvré en faveur des droits des femmes et des droits de la minorité kurde d’Iran.

En Iran, les femmes sont victimes d’une large discrimination se fondant sur le droit. Elles sont exclues de nombreux domaines clés du pouvoir : elles ne peuvent par exemple ni occuper la fonction de juge ni se présenter à l’élection présidentielle. Le même crime est puni moins sévèrement lorsque la victime est une femme que lorsqu’il s’agit d’un homme.

Le témoignage livré par une femme devant un tribunal a deux fois moins de valeur que celui d’un homme. Les hommes peuvent pratiquer la polygamie et ont le droit de divorcer à leur convenance, pas les femmes.