L’attaque menée mardi 16 décembre par les talibans contre une école de la ville de Peshawar, au Pakistan, témoigne d’un mépris impitoyable pour la vie humaine et rappelle qu’il est urgent de protéger les civils dans la région, a déclaré Amnesty International.
On dénombre au moins 126 victimes, principalement des enfants. Plusieurs hommes armés ont pénétré dans l’établissement scolaire et se sont mis à tirer au hasard sur les élèves et les professeurs, dans le cadre d’une des plus terribles attaques imputables aux talibans ces dernières années.
« Rien ne peut justifier de s’en prendre à des enfants de cette manière. Ce drame rappelle avec force que les civils dans le nord-ouest du Pakistan ont désespérément besoin d’être protégés contre les groupes militants, a déclaré David Griffiths, directeur adjoint du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
« Il est urgent désormais que les autorités pakistanaises prennent des mesures efficaces pour protéger les civils et réduire le risque que cette tragédie sans nom ne se reproduise. »
Un porte-parole des talibans a déclaré que cette attaque était une réponse aux récentes opérations de l’armée pakistanaise dans le Waziristan-Nord, qui ont fait des centaines de victimes parmi les combattants talibans. L’école, située dans un quartier de Peshawar proche d’un cantonnement militaire, était gérée par l’armée et accueillait notamment des enfants de militaires.
Si les talibans ont à plusieurs reprises pris pour cibles des étudiants au Pakistan, il s’agit là de leur opération la plus meurtrière contre une école.
Depuis 2010, ils ont mené au moins quatre attaques contre des bus scolaires, notamment à Swat en 2012 contre le bus dans lequel se trouvait la lauréate du prix Nobel de la paix Malala Yousufzai, qui avait été touchée par balles à la tête. Cette année, les talibans ont lancé au moins trois attaques contre des écoles, faisant une victime.