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Nic Klecker. Interview du premier président de la section luxembourgeoise

A l’occasion du 60ème anniversaire d’Amnesty International, nous revenons sur la naissance de la section luxembourgeoise. Découvrez l’histoire d’Amnesty International Luxembourg à travers l’interview de Nic Klecker, orchestrée par Nadine Entringer dans l’émission Zäitzeien, parue en 2000, sur la radio 100.7.

La section d’Amnesty International fête son 30ème anniversaire. Il y a trente ans, quelques personnes engagées et idéalistes ont décidé de créer une section de cette organisation, créée 9 ans plus tôt par Peter Benenson. Dans notre émission nous aimerions parler du travail d’Amnesty en général, du travail de la section luxembourgeoise, du mandat et du futur d’Amnesty International. Notre invité est le premier président de la section luxembourgeoise, M. Nic Klecker.

Nadine Entringer : M. Klecker, Amnesty International a été créée en 1961 après un appel au niveau international de l’avocat britannique Peter Benenson pour venir en aide aux prisonniers d’opinion et pour les faire libérer. Qui était Peter Benenson ?

Nic Klecker : Il s’agit d’un avocat britannique qui avait son cabinet à Londres et qui était un homme très engagé. Il lisait dans les journaux, des articles sur des personnes torturées, arrêtées et incarcérées en raison de leurs idées, de leur religion. C’était encore le cas dans des pays européens à l’époque, voire sous le régime de Franco en Espagne ou de Salazar au Portugal, et puis dans les pays communistes bien sûr. Il a publié son appel, immédiatement il y eut des réactions, il recevait beaucoup de courrier de personnes appelant à l’aide. Peter Benenson, domicilié dans la Turnagain Lane, avait eu l’idée de commencer, une action limitée avec ses collaborateurs, mais face à ces centaines de lettres, il s’est rendu compte que cela ne suffirait pas. Il ne pouvait pas réagir seul à toutes ces demandes. Il a donc eu l’idée de créer une organisation pour la défense des personnes emprisonnées, une organisation privée, internationale. Alors Amnesty International a vu le jour. Ces centaines de lettres, que Benenson avait reçues, méritaient une réponse. Les personnes en question devraient être contactées et il fallait trouver les moyens pour les aider.

Peter Benenson en Suisse, 1981. L’avocat britannique a été scandalisé lorsque deux étudiants portugais ont été emprisonnés pour avoir simplement porté un toast à la liberté. Il a écrit un article dans le journal The Observer et a lancé une campagne qui a suscité une incroyable réaction. Reproduit dans des journaux du monde entier, son appel à l’action a fait naître l’idée que des personnes du monde entier peuvent s’unir dans la solidarité pour la justice et la liberté.

Il faut dire qu’au Luxembourg, les fondements pour la création d’Amnesty ont été posés, non seulement pour la section luxembourgeoise, mais pour Amnesty en tant qu’organisation internationale.

La première réunion internationale eut lieu au Luxembourg, en juillet 1961, quelques mois après la création d’Amnesty à Londres. Quelques sections qui étaient en voie de création, comme l’Allemagne, les Pays Bas, l’Angleterre, et quelques pays scandinaves, ont envoyé leur représentant à la réunion, qui eut lieu dans le local De versoffene Rousekranz. Ce bâtiment n’existe plus aujourd’hui, mais en effet, la réunion de création a bien eu lieu au Luxembourg, mais personne ne savait encore ce qu’il en adviendrait, il n’y a pas eu de publicité autour de l’évènement.

Quel était le contexte et l’arrière-fond de l’appel de Peter Benenson ? Vous avez déjà mentionné l’Espagne et le Portugal…

C’était sous les régimes fascistes, depuis la guerre civile en Espagne il y eut des persécutions sans interruption. Des personnes fuyaient leur pays sans chance d’y retourner. Au Portugal de Salazar, la situation était similaire. Et bien sûr, dans les pays communistes, où la persécution était grave. Il était difficile d’avoir des informations fiables, le récit de réfugiés et les journaux clandestins ont permis de vérifier les recherches.

Justement, le contexte de la guerre froide rendait le travail d’Amnesty difficile, puisque dès le début, l’organisation prônait et affirmait sa neutralité, mais les deux camps lui ont toujours reproché de travailler pour le compte de l’autre camp.

C’est intéressant, en effet cela prouve que dès le début de l’existence de l’organisation, une certaine efficacité du travail est devenue visible. Si en effet, la Russie a affirmé encore lors du temps de Breshnew, qu’Amnesty est « une organisation qui nous veut du mal et elle est financée par la CIA, depuis les Etats-Unis », à l’inverse, lors du règne de Pinochet, on affirmait qu’Amnesty était « une organisation communiste financée par le KGB pour nous nuire ». On ressent très bien que les hommes au pouvoir se sentaient menacés par le travail que faisait Amnesty. Ces réactions étaient voulues et Amnesty s’en servait. Cela veut dire qu’il s’agissait de mobiliser l’opinion mondiale pour dénoncer les régimes qui bafouaient gravement les droits humains fondamentaux.

Le fait qu’il y ait eu des réactions des deux camps à l’époque a justement confirmé la neutralité d’Amnesty et la façon par laquelle des abus ont été dénoncés de part et d’autre.

Oui, on a même édité une brochure avec les réactions des deux camps et il est vrai que dès le début, Amnesty avait fixé le principe de la neutralité. D’ailleurs, il n’y a pas d’autre possibilité, on ne peut pas créer une organisation telle qu’Amnesty sur la base d’une idéologie, sinon vous n’agissez que dans une direction et vous n’êtes pas crédible.

En 1970, la section luxembourgeoise d’Amnesty International a été fondée, quelle en était la raison ?

Il y a une petite anecdote qu’on pourrait citer. En décembre 1969, à Francfort, lors de la remise du Prix de la paix des libraires et éditeurs allemands (Friedenspreis des deutschen Buchhandels), le lauréat Alexander Mitscherlich a prononcé un discours et à la fin, il a terminé en disant qu’il donnerait les 30 000 DM (somme que valait le prix) à Amnesty International. Ce qui a attiré l’attention de plusieurs personnes qui se sont demandé « Quelle est cette association ? » On s’est donc rencontrés entre amis, en petit groupe, on a pris contact avec Londres et par la suite la section luxembourgeoise d’Amnesty a vu le jour.

Il y a un extrait d’une lettre qui, tout de suite après l’assemblée de création, le 27 février 1970 a été envoyée à M. Anneston, secrétaire général, pour l’informer de la création de la section luxembourgeoise. Cette lettre montre la motivation élevée des personnes qui ont créé la section :

« Bien sûr, nous aimerions commencer le vrai travail dès que possible, donc si vous êtes d’accord, pourrions-nous avoir les données de nos prisonniers rapidement. Il nous faut également beaucoup de matériel, nécessaire pour le démarrage du groupe. Dépliants d’information, cartes de membre et tout le matériel que vous jugerez utile. Ce serait bien qu’au moins une partie du matériel soit en français, mais l’anglais fera aussi l’affaire. Nous prévoyons une série d’événements d’information et de recrutement de membres, une conférence de presse, une campagne dans les écoles, une émission de télévision, une conférence publique. Toutes ces choses ne sont pas difficiles à organiser au Luxembourg, où tout est petit et où presque tout le monde connaît au moins un membre du cabinet par son prénom, mais il nous faut une multitude de matériel d’information. Si vous avez des conseils pratiques à donner, ils sont les bienvenus, comme le début peut être difficile. Néanmoins nous sommes optimistes et nous espérons faire du bon travail pour Amnesty, tout le monde est impatient de commencer. »

Cette lettre montre l’élan derrière cette initiative. Combien de personnes comptait ce groupe ?

Il y avait 10 personnes environ au début. Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agissait d’un groupe pas seulement composé de Luxembourgeois. Il y avait bien sûr des Luxembourgeois, mais il y avait des membres d’au moins quatre nationalités différentes. Finlandais·e·s, Allemand.e.s, Français.e.s, un groupe donc très international au départ, ce qui nous a inspiré plus tard je dirai, de garder cette orientation internationale : il ne s’agissait pas de créer une section luxembourgeoise composée uniquement de personnes de nationalité luxembourgeoise. Il aurait été absurde de jouer la carte nationaliste dans ce contexte. Il y a eu quelques tiraillements pendant les premières années, mais cela ne vaut plus la peine d’en parler maintenant, c’est de l’histoire ancienne ! Il y avait la proposition de faire deux sections, une Luxembourgeoise et une Européenne. Les membres européen·ne·s se sont surtout opposé·e·s à cette proposition de splitting. En Belgique, il y a deux sections, selon la zone linguistique, ce qui pour Amnesty, n’est pas nécessairement idéal.

Photo de groupe de 1991 prise à l’occasion de la visite de Peter Benenson, fondateur d’Amnesty International, au Luxembourg, à l’occasion du 30ième anniversaire du mouvement international.

Il faut dire que le Luxembourg était l’un des premiers pays à réagir. Dans plusieurs de nos pays voisins, il n’y avait pas encore de sections.

Oui, vous avez raison, au Luxembourg, en 1971 se tenait l’Assemblée Générale d’Amnesty International, tous les membres pouvaient y participer. À cette occasion, Jacques Gandebeuf, un grand reporter du Républicain Lorrain, avait constaté que les personnes présentes étaient surtout d’origine allemande, britannique et scandinave, et il a posé la question suivante : « qu’en est-il des soi-disant peuples romans qui n’y étaient pas représentés. Est-ce que les Italiens, Français etc… sont des personnes qui en général parlent des droits humains, tandis que les peuples anglo-saxons, selon la tradition anglo-saxonne concernant le civisme, veulent devenir plutôt actifs ? ». Il s’est avéré par la suite que cela n’était pas le cas, mais à l’époque, la France et l’Italie n’avaient même pas un début de section.

Comment le travail d’Amnesty International s’est-il poursuivi ? Vous avez parlé de la grande Assemblée Générale en 1971, peu de temps après la création de la section.

En fin de compte, on avait uniquement un groupe d’adoption, il y avait seulement une poignée de gens, même si des Luxembourgeois avaient rejoint le groupe. L’Assemblée Générale s’est rendue possible parce que le secrétariat du Parlement européen se trouvait au Luxembourg et a mis à notre disposition leurs locaux et leurs installations. 250 personnes participaient à l’Assemblée, il fallait les loger, les nourrir et les encadrer pendant quelques jours. Lors d’un tel évènement, chacun·e vient avec son attitude, ses revendications, ses souhaits. L’Assemblée générale était très intéressante et a attiré des journalistes de partout ; Le Monde publiait un article détaillé, la couverture médiatique était en effet internationale. La section luxembourgeoise qui était à ses débuts en a largement profité et l’évènement a provoqué un réel élan. Il existait encore une certaine méfiance concernant la neutralité et l’objectivité d’Amnesty, on disait qu’elle comptait dans ses rangs des personnes qui jouissaient d’une réputation de gauche. Mais il est vrai qu’après l’Assemblée Générale de 1971, la section s’est développée rapidement.

Il y avait un grand écho dans la presse, par la suite, ces assemblées n’étaient plus organisées, vu l’envergure de la logistique d’une telle organisation.

Dans les statuts d’Amnesty International de 1965, ces assemblées étaient prévues tous les cinq ans. Chaque année, devait se tenir un Conseil International de délégué.e.s des sections, ce Conseil a lieu tous les deux ans actuellement. Mais l’Assemblée Générale de Luxembourg en 1971 était la dernière.

Vous avez dit que vous aviez un petit groupe d’adoption. Est-ce que vous vous souvenez des premiers prisonniers que vous avez pris en charge ?

À l’époque, la section était identique au groupe. Il y a eu trois prisonniers. La revendication d’objectivité a eu comme conséquence qu’il y avait un prisonnier du soi-disant bloc communiste, un prisonnier du soi-disant bloc fasciste et un prisonnier du bloc « non engagé ». Pour nous il s’agissait d’un homme du Cachemire emprisonné, il était nationaliste et avait défié les autorités indiennes. Dans ce cas, on a eu un succès rapide. On a pris contact avec l’ambassade de l’Inde à Bruxelles et une personne s’est expressément déplacée à Luxembourg pour regarder de près la documentation et pour en parler avec nous. Peu de temps après, la personne en question a été libérée. Ce n’était pas le cas pour le prisonnier russe, il s’agissait d’un néobaptiste de la ville d’Odessa, sa famille était très pieuse, elle faisait les prières à la maison parce que la prière dans une église ou dans un autre local à l’extérieur était interdite. Les néobaptistes n’étaient pas reconnus officiellement sous le régime communiste. Les baptistes avaient une convention avec le gouvernement, mais les néobaptistes, qui représentaient seulement une partie de cette communauté, n’étaient pas autorisés à pratiquer leur religion. Le prisonnier russe en question était condamné à 5 ans de prison. On n’a jamais eu de réponse, on ne pouvait pas du tout l’approcher, on ne sait même pas si la lettre est arrivée à destination. On était un peu moins pessimiste concernant le cas d’un prisonnier espagnol, objecteur de conscience, témoin de Jehova incarcéré pour refus de rejoindre les rangs de l’armée. Il purgeait une peine de prison d’une année. Le système était tel que lors de leur sortie de prison, une nouvelle convocation leur était notifiée et si les personnes refusaient, une nouvelle peine de prison leur était infligée. Sous le régime de Franco, c’était la normalité ! Néanmoins on avait la possibilité de prendre contact avec la famille, d’apporter une aide, soit avec de l’argent ou d’autres choses pratiques.

Mais cela paraît déjà assez encourageant pour se lancer davantage dans le travail. Une partie consiste – et cela ressort déjà clairement dans vos réponses – à s’adresser aux autorités des pays. Cependant, il est important de bénéficier d’un large soutien du grand public. Comment cela se passait-il au Luxembourg ? Était-il et est-il encore difficile aujourd’hui de mobiliser et de motiver les gens ?

Aujourd’hui, ce n’est certainement pas plus difficile. La section compte plus de 1000 membres. Bien sûr, une grande partie de ces membres sont des sympathisants, à mon avis, et non – je ne dirais pas – payants. Il y en a aussi, parce que les sections en ont besoin. Il s’agit d’une organisation privée qui vit des moyens que ses membres réunissent dans le monde entier. Ils ne sont pas pris en charge. Ils n’acceptent aucun soutien des autorités publiques. Encore une fois, afin de pouvoir rester neutre, afin de ne pas être accusé d’être financé par une organisation idéologique ou autre.

Nous avons immédiatement été bien accueillis.
Dès qu’ils avaient compris ce que voulait
l’organisation, tous les journaux ont joué le jeu.
Lorsqu’il s’agit de publier des extraits
le 10 décembre, aucun journal ne refuse sa coopération

Bien sûr, si vous regardez les deux dates au début… Il a fallu effectuer un travail pratique sur le terrain. Je me souviens que je suis allé avec Marja-Leena Junker, qui à l’époque était secrétaire de la section luxembourgeoise, auprès des différents journaux, dans les rédactions – dans toutes les rédactions – et nous nous sommes rendu compte que les gens ne savaient pas encore grand-chose de ce qu’était Amnesty en réalité. Nous avons tout d’abord dû fournir des explications, mais nous avons immédiatement été bien accueillis. Dès qu’ils avaient compris ce que voulait l’organisation, tous les journaux ont joué le jeu. Par exemple, lorsqu’il y a un appel particulier, lorsqu’il s’agit de publier des extraits le 10 décembre, aucun journal ne refuse sa coopération.

C’est effectivement une bonne chose ! Je propose maintenant d’aborder le sujet du mandat d’Amnesty – un aspect important sur lequel il y a beaucoup de choses à dire.

Nic Klecker, le mandat d’Amnesty International était et est toujours très clairement et très précisément défini. Mais au fil des ans, ce mandat a évolué. Au début, la vision d’Amnesty était, disons, un peu étroite. Et avant de parler du mandat maintenant, il faudrait peut-être expliquer – parce que c’est l’un des aspects principaux, surtout pour le début – ce qu’on entend par « prisonnier de conscience » ou « prisonnier d’opinion ».

Oui, « prisonnier de conscience » – en français une autre expression est souvent utilisée, à savoir « prisonnier d’opinion » – c’est une personne, c’est une femme, c’est un homme, arrêté·e, emprisonné·e à cause de ses idées, de sa religion, de ses opinions philosophiques, à cause de la critique d’un régime, là où il s’agit souvent de toute façon d’un régime fasciste ou d’un régime totalitaire. C’était l’idée principale au début, oui, ou la seule idée – également dans les années suivantes.

Les choses ont changé de façon assez considérable lorsqu’une réunion internationale s’est tenue à Paris en 1973 sur le thème de la torture. Il s’est avéré, au fil des ans, que les personnes qui pouvaient être qualifiées de « prisonniers de conscience » étaient très souvent des personnes qui avaient été cruellement torturées par la police, – PIDE, police secrète au Portugal – , une assemblée internationale spéciale a donc été créée sur le thème de la torture. Et depuis, la « campagne contre la torture » est devenue une activité permanente chez Amnesty. Je dirais que ceci était effectivement une extension du mandat, car un groupe devait alors s’occuper spécifiquement de ces problèmes au sein du secrétariat qui est, depuis lors, situé à Londres.

Par la suite, d’autres problèmes se sont ajoutés, je pense qu’ils ont toujours eu un rapport avec la philosophie fondamentale d’Amnesty, en relation avec son statut. Par exemple, le statut dit qu’aucune personne ne peut être discriminée en raison de sa religion, de ses opinions philosophiques, de son genre. Et là, ce terme se trouve déjà dans le statut. À partir de ce moment, les problèmes liés à l’orientation sexuelle, concernant les personnes homosexuelles, ont gagné de l’importance. Ici au Luxembourg, nous avons largement adhéré à cette cause, entre autres avec l’aide de la section allemande. Parce que nos amis allemands savaient bien sûr, s’ils connaissaient leur histoire, ce qui est arrivé aux homosexuels en Allemagne pendant l’ère nazie. C’est le triangle rose – celui qui désignait les homosexuels dans les camps de concentration. Il y en a des chiffres – les études que je connais varient entre 15 000 et 100 000 – peu importe, si ce n’étaient que 15 000 personnes qui ont été envoyées dans les camps de concentration, en raison d’une particularité innée, et qui y ont peut-être perdu leur vie. Pour aucune autre raison. Ce n’étaient pas des criminels. C’était uniquement pour cette raison !

Il s’agissait là d’une réflexion importante. Et puis, nous avons fait une étude – en fait, ici même au Luxembourg – avec l’aide de toutes les sections d’Amnesty International dans de nombreux pays, pour comprendre quelle est la situation aujourd’hui, comment sont les législations. C’est-à-dire, s’il est illégal qu’un homosexuel ait une liaison avec un mineur. Ou s’il y a persécution même lorsqu’il s’agit d’une relation sexuelle entre adultes. La différence entre l’homosexualité masculine et l’homosexualité féminine est énorme en réalité. Surtout dans le cas des hommes, qui ont été persécutés – et le sont encore de nos jours. Il se trouve que cette question a fait l’objet de discussions et a été intégrée dans le mandat. Et depuis, en effet, lorsqu’une personne homosexuelle est arrêtée – comme c’était le cas en Iran par exemple –, elle est protégée par Amnesty et peut être soutenue.

Mais pour inclure cette thématique officiellement dans le mandat, cela a pris du temps.

Cela a pris du temps, oui. Et il y a certaines raisons à cela, nous pourrions en parler pendant longtemps, simplement parce que… Je me souviens du Bangladesh par exemple, où j’ai correspondu avec des amis là-bas qui disaient : « Nous ne pouvons même pas parler d’homosexualité officiellement chez Amnesty, à la section d’Amnesty au Bangladesh – tellement la persécution de l’homosexualité est sévère dans ce pays ». Ou encore : « C’est dire à quel point les homosexuels sont perçus négativement, de la même manière que nous » – et ceci était un argument important – « Nous courons le risque d’endommager la section si nous en parlons officiellement dans notre pays. » Ainsi, vous voyez le genre de difficultés qu’il y avait.

D’ailleurs, c’est encore aujourd’hui une question quelque peu délicate, selon le pays où l’on se trouve.

Oui, c’est un fait bien connu. Certains pays sont plus ou moins libéraux, mais dans de nombreux pays ceci est encore une question difficile à aborder à cause des traditions religieuses – surtout religieuses –, cela a été le cas en Europe, d’ailleurs.

Une autre question difficile, je pense, qui a beaucoup été discutée chez Amnesty est celle des mutilations sexuelles pratiquées sur les femmes.

Oui, je dirais que le Luxembourg a également joué un rôle important dans ce domaine. Nous nous sommes saisis de la question, nous avons rédigé une résolution et réalisé une étude. Et nous avons tout d’abord établi ce qui se passe réellement, dans quels pays ? où se trouvent les origines ? quelles sont les pratiques ? – il y a différentes manières, que je ne veux pas nécessairement détailler ici.

Mais la pire forme est celle de la clitoridectomie, c’est-à-dire que dans certains pays – peu après la naissance ou dans d’autres pays plus tard – cette sévère mutilation se fait sur des petites filles. Et là où il était tout à fait logique qu’Amnesty fasse quelque chose, c’est que cette opération n’est pas pratiquée par des médecins, mais par des femmes, notamment en Afrique, dans de nombreux pays africains. Des femmes âgées s’en chargent, avec un morceau de verre ou autre, dans des circonstances d’hygiène vraiment choquantes ! Mais le fait est que, année après année, des centaines de ces enfants ou jeunes filles mourraient d’une hémorragie. Et je dirais que c’est une torture terrible.

Je ne vois pas la torture uniquement dans le cas où quelqu’un est battu par un policier. Mais si vous voulez donner son sens au terme torture, alors je dois dire que ceci est aussi de la torture. Et c’est pourquoi nous, – la section luxembourgeoise et d’autres –, n’avons pas hésité à prêter main forte, nous avons vraiment fait un travail de persuasion internationale dans ce domaine, ce qui a conduit à une prise de conscience pour prendre le problème au sérieux. Ensuite, Amnesty – le secrétaire du Conseil ou bien le président – a pris contact au niveau international avec des personnes au sein des gouvernements africains, ce qui a mené à un effort de sensibilisation auprès de la population. Cette démarche a été couronnée de succès dans certains pays. Je sais qu’au Burkina Faso, une organisation qui lutte activement avec le gouvernement, a vu le jour. Cela signifie qu’il y a une nécessité de former le personnel médical afin que celui-ci puisse intervenir pour limiter le nombre de décès.

Que peut-on dire de plus à ce sujet ? Il est difficile d’intervenir de l’extérieur. L’argument le plus important que nous avons reçu était : « C’est une tradition. Vous vous occupez là de quelque chose qui ne vous regarde pas. C’est une vieille tradition chez nous. Et vous voulez alors nous faire passer pour des tortionnaires ». En tant qu’Européens, nous ne pouvons que raisonner et nous dire qu’il faut procéder avec prudence et miser sur la persuasion. Il faut se demander : quelle a été l’Europe pendant plusieurs siècles et combien de temps a-t-il fallu pour que le discernement l’emporte enfin ici dans ces domaines ?

Ce qu’il faudrait peut-être mentionner, c’est le fait qu’au moment où on parle de traditions – et je pense cela est le cas pour beaucoup de pays même dans nos régions – il y a des tas de choses qui se produisent sous le prétexte de la tradition mais ce n’est guère une raison pour les justifier.

Oui c’est bien clair, il ne suffit pas d’utiliser le terme tradition pour qualifier quelque chose de correct.

Exact – une autre démarche importante d’Amnesty International est de lutter activement contre la peine de mort – c’est à dire formuler une prise de position – et ainsi Amnesty s’est prononcé, pour la première fois, contre la législation de certains États et pays.

Oui, c’est correct. Tout d’abord on a constaté que la peine de mort – telle qu’elle est appliquée et exécutée – se qualifie de torture. Si on prend l’exemple des Etats-Unis, pays où on applique encore majoritairement la peine de mort et de ses différentes méthodes, on pourrait qualifier cela de torture : mis à part le fait que l’on tue quelqu’un – le droit à la vie, est le premier des droits – cela est en fait la position de base. Mais alors, mise en pratique, l’exécution de la peine de mort mène également à des scènes horrifiques de torture. Il a été constaté que l’exécution par courant électrique, met de longues minutes avant que la personne s’éteigne. Le pire que l’on puisse imaginer comme torture, est le fait d’être vivant, et par conséquent, conscient de sa propre mort.

Il est vrai que la peine de mort était inscrite dans la législation de beaucoup de pays et il en reste toujours – notamment les pays arabes – mais actuellement il y a eu une évolution au niveau du Conseil de l’Europe. Je me souviens, lorsque j’étais membre de la Commission de Strasbourg, il était écrit dans la Convention : « Le droit à la vie, oui, mais à l’exception des pays qui maintiennent la peine de mort dans leurs législations respectives ». Ceci a d’ailleurs complètement changé, on peut constater que dans ce cadre-là et avec les nouveaux États membres – le Conseil d’Europe avait 18 membres à l’époque, nombre qui a augmenté à 41 – donc la majorité des pays et notamment les pays de l’Est, avec l’exception de la Serbie, font partie du Conseil de l’Europe et ont aboli la peine de mort – sauf le Belarus où on continue à appliquer cette pratique mais tous les autres l’ont aboli ou sont en train de l’abolir – je pense aux pays baltes où l’Ukraine, la Hongrie et ainsi de suite.

Je pense que ce développement provient également du fait que les pays fournissent des efforts pour appartenir à l’UE, parce qu’ils savent que là il faut …

Oui mais pour devenir membre du Conseil de l’Europe cela est une condition.

Qu’en est-il des pays qui – disons il y a des pays où la peine de mort se pratiquait depuis toujours et où elle continue d’exister et à être exécutée – et il y a ces pays où cette sentence capitale est ré-introduite ?

Il existe des cas très particuliers, prenons l’Angleterre : là on ne l’a jamais vraiment aboli mais la peine de mort est seulement suspendue, ce qui signifie qu’au moment où la majorité souhaiterait la ré-introduire, elle serait de nouveau en application du jour au lendemain. Les États-Unis sont probablement le pays où la peine de mort est toujours appliquée massivement, pareil pour l’Arabie Saoudite où on continue à tuer des gens.

Si on parle de cette thématique – et malheureusement on ne saura pas trop l’approfondir, ce qui est un peu dommage – mais en parlant de ces sujets, ce mandat d’Amnesty qui s’est étendu au fil du temps – et à quoi cela mènera, on en parlera par la suite – mais là on pourrait se demander si cela ne se révèle pas comme étant frustrant pour un membre d’Amnesty et de même pour le président de l’association, comme il faut s’aligner avec ce mandant et les prises de positions officielles d’Amnesty International – donc tant que la question de l’homosexualité n’a pas été entièrement résolue au niveau interne – fin – résolue ou la formulation d’une prise de position claire et unanime – tant que cela n’était pas le cas on n’avait pas le droit de prononcer son opinion.

En parlant de ces sujets, n’est-il pas frustrant pour un membre d’Amnesty et pour le président, de s’aligner avec les prises de positions officielles ? Tant que la question de l’homosexualité n’a pas été entièrement résolue ou la formulation d’une prise de position claire et unanime au niveau interne, on n’avait pas le droit de prononcer son opinion.

On peut toujours faire la distinction entre une conviction personnelle et le fait de parler au nom d’une organisation. Je peux toujours dire « je parle maintenant au nom d’Amnesty et ainsi sont ses positions » et je dois les représenter au niveau officiel mais je peux également me manifester sous mon nom propre et dire que ce je ne suis pas d’accord avec telle ou telle prise de position. Il a forcément fallu une telle discussion au sein d’Amnesty, sinon on n’irait nulle part, il a fallu des personnes à l’esprit critique, et il en existe beaucoup, aussi par rapport au mandat. Au sein d’une organisation comme Amnesty, la liberté démocratique est absolue et il faut y avoir la possibilité de critiquer ouvertement, mais évidemment si on représente les positions officielles d’Amnesty, il faut le clarifier au moment donné.

On peut toujours faire la distinction entre une conviction personnelle et le fait de parler au nom d’une organisation.

Par la suite on parlera des projets futurs d’Amnesty, des différents terrains et domaines qui seront impliqués davantage dans les pratiques de l’organisation.

Les Droits de l’Homme, le travail d’Amnesty International et de sa section luxembourgeoise, créée il y a 30 ans, est le sujet d’aujourd’hui de notre émission « Les témoins de notre temps ». Notre invité en studio est Nic Klecker, le premier président d’Amnesty International au Luxembourg. Nic Klecker, un sujet qui vous tient très à coeur et qui a toujours été très important dans les efforts d’Amnesty, c’est la position des femmes.

Oui, Amnesty a commencé à s’occuper de ce problème depuis peut-être 10 ans. Des discussions ont également eu lieu sur la désignation des « droits de l’homme ». En français, on dirait que seuls les hommes se réveillent. Nous sommes allés jusqu’à dire « droits humains », comme dans d’autres langues… mais il y a eu beaucoup de discussions à ce sujet. Le fait est que dans certains pays, les femmes, la position des femmes par rapport aux hommes est tout simplement horrible. Je veux dire, quand vous regardez en Afghanistan, tout le monde le sait, je n’ai pas besoin d’en parler longtemps, tout le monde le voit à la télévision, les femmes sont des créatures masquées, elles n’ont pas le droit de se montrer. Elles ne sont pas autorisées à étudier, les femmes ne peuvent pas être soignées par un médecin de sexe masculin. Parfois, elles ne sont pas soignées du tout quand elles sont malades. Ce sont des conditions inimaginables, regardez un pays comme le Pakistan pire que l’Inde, l’Inde en général est aussi un problème, c’est sûr, mais le Pakistan est un pays où énormément de filles se suicident quand elles ont 15-16 ans parce qu’elles ne sortent pas de chez elles, elles atteignent à peine la rue de leur village. Elles ne viennent seulement qu’en petit nombre dans les écoles. Et quand elles sont intelligentes et qu’elles commencent à réfléchir, elles aimeraient faire quelque chose de leur vie, mais elles voient que leur avenir consiste à les rendre faibles par rapport à n’importe quel homme et alors elles désespèrent et ensuite elles se tuent. Il y a donc une situation juridique et traditionnelle qu’il faut changer. Mais ce n’est pas simple. Là, je pense, si l’on connaît l’histoire européenne, on sait qu’il peut s’écouler des siècles avant que certaines traditions qui se sont constituées se ramollissent véritablement. Tout comme les femmes qui n’ont aucun droit, les filles aussi ont soudain eu l’idée de se montrer ou d’entrer en contact avec des gens d’autres pays. Maintenant nous connaissons des femmes américaines dans l’armée, maintenant nous pouvons nous comporter un peu plus librement, et plus d’une a déjà pensé qu’elle pouvait conduire une voiture. Tout cela s’est à nouveau arrêté, très rapidement. Une fille qui se faisait simplement surprendre en compagnie d’un homme qui n’appartenait pas à sa famille, pouvait déjà être arrêtée, condamnée ou même être battue. Et alors s’ensuivait une restriction très générale, disons, des droits des femmes, qu’on pouvait commencer à énumérer maintenant, en parlant d’éducation et de toutes sortes de droits privés. Il s’en est suivi une image générale qui est totalement négative et qui a besoin d’évoluer.

Ce qui est très difficile à faire évoluer. Cela prend du temps et demande beaucoup de travail de persuasion. Quand on regarde, M. Klecker, dans le monde qui n’est que violence, guerres, persécutions, oppressions, beaucoup de gens sont découragés et un peu résignés : ils ont l’impression qu’ils ne peuvent rien faire. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Bien sûr. Malheureusement, je l’ai vécu aussi, chez Amnesty, ceux qui ont abandonné au bout d’un certain temps, sous le coup du doute. En fait, vous avez l’impression que vous ne pouvez rien faire. Mais nous sommes convaincus que ça vaut le coup, l’engagement en vaut la peine et il faut s’opposer à ce pessimisme, il faut être réaliste, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas forcément être pessimiste, ce qui veut dire qu’on se rend compte que depuis des décennies qu’Amnesty existe, oui, il y a eu des succès. Je pense que vous avez quelques chiffres en votre possession.

Nous sommes convaincus que ça vaut le coup, l’engagement en vaut la peine et il faut s’opposer à ce pessimisme, il faut être réaliste, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas forcément être pessimiste.
Depuis des décennies qu’Amnesty existe,
oui, il y a eu des succès.

Les dossiers de ‘prisonnier d’opinion’ qu’Amnesty a pris en charge entre ’61 et ’91, soit 42 000, dont 38 000 classés avec succès, ce qui semble très positif ….

Ce n’est pas rien. Si vous y réfléchissez, s’il n’y avait pas eu Amnesty, quel aurait été le sort de ces personnes. Donc, cela au moins me suffit pour ne pas abandonner. Quelles auraient été les conséquences si nous avions abandonné ? Je veux dire, il y a des gens partout dans le monde qui, pas seulement chez Amnesty, mais aussi dans beaucoup d’autres organisations qui se battent, qui s’engagent. Peut-être tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas vivre sans cela. Si vous ne faites rien, cela revient à approuver les atrocités.

Il y a des gens partout dans le monde,
pas seulement chez Amnesty,
mais aussi dans d’autres organisations
qui se battent, qui s’engagent.
Peut-être tout simplement parce qu’ils
ne peuvent pas vivre sans cela
Si vous ne faites rien,
cela revient à approuver les atrocités.

Comment voyez-vous la situation des droits humains aujourd’hui ? D’une part, il semble y avoir eu des améliorations au niveau mondial, mais d’autre part, il semble que de nouvelles formes de violence, de nouvelles formes d’oppression, de nouvelles formes d’esclavage apparaissent également, qui sont aussi plus cachées et contre lesquelles il est encore plus difficile de se battre.

Avec optimisme, on peut regarder les années dont on parle, bien sûr, si on ne regarde que l’Europe. Je pense que les derniers régimes fascistes qui étaient autrefois des régimes sanglants au Portugal et en Espagne ont disparu. Le communisme, le bloc communiste s’est effondré et avec cela, il y a eu une énorme amélioration par rapport aux nombreuses décennies qui se sont écoulées, nous savons quelles terribles brutalités il y a eu et ô combien le nombre de victimes était important. Ce sont des points positifs.

Oui, l’esclavage… Souvent les politiciens disent qu’à quelque occasion, un discours du dimanche représente une disgression historique. Regardez un peu au 19ème siècle, l’esclavagisme a été cependant aboli. On parle en réalité de 200 millions d’esclaves aujourd’hui et que pourtant l’esclavage prend des formes cachées, ce n’est pas cette forme d’esclavage, je veux dire les noirs qui ont été capturés, amenés, transportés par bateau en Amérique. En Afrique, l’esclavagisme est encore assez répandu, dans des pays comme la Mauritanie ou le Soudan par exemple, il y est encore institutionnalisé. Au Soudan, on parle d’esclavage quand on parle de la traite des femmes.

D’autres évolutions, très négatives, comme le fait que de plus en plus d’enfants sont enrôlés dans les armées, les enfants sont transformés en soldats, forcés, dans de nombreux pays, de plus en plus. Amnesty s’occupe déjà de problèmes analogues. Difficulté pour Amnesty International, vous savez, en ce qui concerne la prolongation du mandat.

Je me souviens tellement bien qu’à chaque fois qu’une nouvelle forme de violation des droits humains éclatait ou apparaissait, alors on plaidait toujours contre elle, on ne peut pas s’occuper de tout, restons-en à notre mandat afin que nous puissions rester efficaces au moins dans ce domaine. Ça a toujours été l’argument avancé, mais c’était important. Il était inévitable que le mandat selon la logique et la philosophie de l’organisation, s’étende au statut et avec ça, bien sûr, Amnesty a aussi grandi. Aujourd’hui, le Secrétariat est à Londres. Au début il y avait quelques personnes, maintenant la section en compte entre 200 et 300 personnes. Ce qui, bien sûr, signifie quelque chose à propos de la collecte de fonds.

Je dirais que malgré toutes les mauvaises choses que l’on constate, Amnesty doit être là, doit rester, doit être encore plus efficace, pas seulement en ce qui concerne le sauvetage des prisonniers pris individuellement, mais aussi en ce qui concerne le poids international ou le prestige de la section, de l’organisation. Je sais que beaucoup de diplomates ou d’hommes politiques qui se rendent à des réunions internationales vont à Londres et se font remettre des lettres au siège d’Amnesty International, ils se font remettre les informations concernant les droits humains, au sujet du pays dans lequel ils voyagent. C’est aussi un signe qu’Amnesty International compte pour beaucoup de personnes.

Oui, et c’est bien ainsi. En ce sens, le mandat d’Amnesty continuera probablement d’évoluer. Nous avons parlé des esclaves des temps modernes et ne doit-on pas s’occuper du domaine de l’exploitation économique ?

Oui. C’est ainsi. En un mot d’histoire, Amnesty avait choisi trois ou quatre articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui compte maintenant 30 articles, sur la persécution des prisonniers politiques. Mais aujourd’hui, Amnesty International l’exprime officiellement : tous les articles de la déclaration des Droits de l’Homme nous donnent quelque chose. Il faut faire en sorte qu’ils soient tous respectés. Comment peut-on parler de torture seulement quand un policier bat une personne et pas quand un enfant n’a rien à manger et meurt de faim ? Amnesty International ne peut pas être une organisation qui collecte de la nourriture et la transporte dans des camions à un endroit déterminé où les gens sont tourmentés par la faim. Amnesty doit montrer aux gouvernements et aux organisations internationales, en mettant en évidence les endroits où il y a des tas de fumiers et c’est quelque chose que nous avons déjà fait et que nous ferons probablement beaucoup plus à l’avenir.

Nous allons terminer cette émission maintenant, il est important peut-être d’informer les auditeurs extérieurs car cela devrait comprendre comment atteindre Amnesty InternationaI, comment on peut vous soutenir. D’ailleurs, des informations sont également disponibles sur internet, via www.amnesty.lu et il y a aussi un lien vers le site international, de là, vous aurez plus d’informations. Vous pouvez vous adresser à AI Luxembourg, l’adresse est : 23, rue des Etats-Unis, BP 1914 à L-1019 Luxembourg, téléphone 48 16 87 l’email se trouve sur le site internet. Vous pouvez devenir membre en transférant 600 francs pour les étudiants et pour les chômeurs 300 francs sur le CCP 3333. Merci beaucoup Monsieur Klecker d’avoir été présent.

Je vous remercie, ça fait toujours du bien de parler de ces choses là.

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