Les représentants de l’Union européenne (UE) ont une nouvelle fois échoué à adhérer à une direction collective afin de faire face à la crise mondiale des réfugiés, a déclaré Amnesty International au lendemain du Conseil extraordinaire réunissant les ministres de l’Intérieur à Bruxelles.
Les représentants de l’Union européenne (UE) ont une nouvelle fois échoué à adhérer à une direction collective afin de faire face à la crise mondiale des réfugiés, a déclaré Amnesty International au lendemain du Conseil extraordinaire réunissant les ministres de l’Intérieur à Bruxelles.
Les ministres de l’Intérieur de l’UE se sont rencontrés pour débattre de la série de propositions présentées par la Commission européenne, notamment d’un programme de relocalisation d’urgence visant à alléger la pression qui s’exerce sur les États membres se trouvant en première ligne, où les réfugiés subissent les conséquences de l’effondrement du système d’asile européen. Cette rencontre s’est achevée avec l’adoption d’une proposition faite en mai, concernant la relocalisation de 40 000 personnes qui se trouvent dans les pays d’arrivée. Cependant, les ministres ne sont pas parvenus à un accord sur des propositions plus ambitieuses visant à relocaliser 120 000 personnes supplémentaires.
" Les mesures mises sur la table, au mieux fragmentaires, étaient bien loin d’apporter une réponse globale de l’UE à la crise internationale des réfugiés, et les ministres n’ont pas réussi à se mettre d’accord, a déclaré Iverna McGowan, directrice par intérim du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes. "
Alors que la crise des réfugiés s’aggrave chaque jour, la réaction de l’UE n’est pas déterminée, mais paralysée. "
À l’issue de longues tractations, les ministres ont approuvé la mise en place d’un mécanisme provisoire et exceptionnel en vue de relocaliser 40 000 personnes sur deux ans, depuis les pays d’arrivée que sont l’Italie et la Grèce vers d’autres États membres. Cependant, cet accord a été consenti après des mois de discussions (la Commission avait fait cette proposition en mai) et laisse des dizaines de milliers de réfugiés bloqués dans des conditions épouvantables dans les États de l’UE qui se trouvent aux frontières extérieures.
Les ministres n’ont pas trouvé de consensus pour faire avancer la proposition visant à relocaliser 120 000 personnes supplémentaires, et ont reporté les discussions au prochain Conseil prévu en octobre. En outre, les propositions de relocalisation ne prennent généralement pas en compte la volonté de la personne concernée. Cela avive les inquiétudes quant à l’éventuel recours à la détention et à des mesures coercitives pour contraindre des personnes à une relocalisation dans des États membres où elles n’ont pas de famille et où les perspectives d’intégration sont limitées.
Amnesty International a présenté une série de propositions détaillées et concrètes, en vue d’une refonte du système d’asile de l’UE, notamment des mesures visant à garantir que les personnes qui ont besoin d’une protection internationale puissent parvenir en Europe par des moyens sûrs et légaux, et y vivre dans la sécurité et la dignité.
" L’UE présente la relocalisation comme la solution à la crise des réfugiés. Or, même si elle est dûment mise en œuvre, elle ne constitue pas une solution durable pour venir en aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, a déclaré Iverna McGowan.
" Afin qu’ils ne se retrouvent pas dans une situation déplorable dans les pays d’arrivée, il faut permettre un accès à l’ensemble de l’UE via des itinéraires sûrs et légaux, et souscrire à une reconnaissance mutuelle du statut de réfugié. L’UE n’a pas besoin d’ériger de nouvelles clôtures ni d’entretenir les désaccords sur les quotas, mais de repenser complètement son approche en matière d’asile. "