Un témoin a confirmé à Amnesty International que la flagellation du militant saoudien Raif Badawi avait eu lieu le 9 janvier au matin, après les prières du vendredi, devant la mosquée al Jafali à Djedda.
Selon ce témoin, après la fin des prières, Raif Badawi, enchaîné, a été extrait d’un véhicule et transporté jusqu’à la place publique, devant la mosquée.
Entouré d’une foule formée de simples particuliers et d’agents des forces de sécurité, il a reçu sur le dos 50 coups consécutifs. Cette épreuve a duré environ 15 minutes. Ensuite, il a été emmené dans le même véhicule.
« La flagellation de Raif Badawi est un acte d’extrême cruauté, prohibé par le droit international », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« En ne tenant aucun compte des exhortations internationales à annuler cette flagellation, les autorités d’Arabie saoudite ont montré qu’elles nourrissaient le plus profond dédain pour les principes fondamentaux des droits humains. Raif Badawi est un prisonnier d’opinion ; son seul “crime” a été d’exercer son droit à la liberté d’expression en créant un site Internet dédié au débat public. Il doit être remis en liberté immédiatement et sans condition. »
Raif Badawi a été condamné l’an dernier à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et une amende de 1 million de rials saoudiens pour avoir créé un forum en ligne destiné au débat public et « insulté l’islam ».
Il est prévu de répartir la peine de 1 000 coups de fouet sur une période de 20 semaines.
« Dix-neuf semaines de flagellation attendent Raif Badawi au long des mois à venir. C’est inadmissible. Les autorités d’Arabie saoudite doivent prendre sans délai des mesures pour que les flagellations ultérieures n’aient pas lieu », a déclaré Said Boumedouha.
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