Dans le monde, 2,5 milliards de personnes vivent dans la pauvreté. Elles ne souffrent pas seulement de dénuement, elles sont aussi piégées, exclues, sans possibilité d’avoir leur mot à dire et menacées par la violence et l’insécurité. L’accès aux soins, à l’éducation ou à la justice sont autant de droits humains fondamentaux dont toute personne doit bénéficier. 70 % de ces personnes sont des femmes, un chiffre choquant si l’on pense que les femmes représentent deux tiers des pauvres dans le monde, alors qu’elles ne constituent que la moitié de la population mondiale. Cet indicateur montre la nécessité de se pencher d’urgence sur cette question, d’en analyser les causes, mais surtout d’agir, afin de mettre fin à cette violation des droits humains. Si la femme est si exposée à la pauvreté, c’est parce qu’elle subit la discrimination et qu’elle est trop souvent la cible de la violence. Dans beaucoup de pays des lois discriminent les femmes, en leur ôtant par exemple la possibilité d’hériter des terres ou des propriétés ou de demander des prêts. Dans les pays où la législation sur l’égalité des chances existe, les femmes sont souvent discriminées dans la pratique et plongent dans une situation de vulnérabilité et de manque d’alternatives. Violence domestique, travail précaire sans protection sociale, salaires inférieurs aux hommes pour le même travail effectué : il ne faut pas aller bien loin pour voir ces situations. Sans parler des femmes migrantes, qui sont constamment exposées à l’exploitation et qui courent de nombreux dangers, dont celui de devenir victimes de la traite. Les femmes sont victime de multiples discriminations et sont parfois la cible de violences aberrantes, comme lors les conflits armés, où elles font l’objet de viol et de barbaries seulement à cause de leur condition de femme. On viole une femme pour humilier son peuple, pour abattre le moral des combattants, pour s’attaquer à un symbole. Pour qui survit à ces violences, la vie devient un enfer ; survenir à ses besoins et sortir du cercle de la pauvreté devient une tâche insurmontable. Mais les femmes ne meurent pas seulement sur les champs de bataille : chaque minute une femme meurt dans le monde suite à des séquelles au cours de l’accouchement, les services de soin et de santé étant inadéquats et la prévention inexistante ou insuffisante. Le Sierra Léone est un pays où le risque de mortalité des femmes est particulièrement élevé (plus qu’ailleurs dans le monde), mais ce phénomène n’épargne pas les nombreux autres pays, parmi lesquels des pays industrialisés. Aux USA, par exemple, les Afro-américaines sont quatre fois plus susceptibles de mourir en couche qu’une femme blanche. Pendant les six semaines de la campagne bougies de 2009, inaugurée le 28 octobre 2009, Amnesty International Luxembourg se penchera sur les différents aspects du phénomène de la violence et de la pauvreté et de son impact sur les femmes, et mobilisera tous ses membres et sympathisants pour mettre fin aux injustices, qui touchent les femmes de manière disproportionnée. Améliorer la situation des droits humains dans le monde est une tâche difficile qui demande de la constance et un travail structuré et sur le long terme et des moyens financiers pour le faire. Dans le souci de préserver son indépendance, seul moyen pour pouvoir dénoncer librement les violations recensées, Amnesty International a fait le choix de ne pas accepter des subventions des gouvernements, ni de dons des partis politiques. D’où la nécessité de collecter des fonds pas le biais de la campagne bougies. Amnesty International Luxembourg invite la population luxembourgeoise à participer activement à la campagne, en achetant les bougies, mais aussi en contribuant à la vente et en prenant partie aux différentes actions qui seront proposées pendant les prochaines semaines. La campagne bougies atteindra son apogée le 10 décembre, Journée mondiale des droits de l’homme, avec une action symbolique : une marche aux flambeaux dans la ville de Luxembourg, qui se terminera sur la Place Clairefontaine. Ce jour Amnesty invitera toutes les personnes ayant acheté leur bougie pendant la campagne, à l’allumer et à la mettre sur le rebord de leur fenêtre. Par ce simple geste, elles exigeront la dignité pour toutes les femmes et les fillettes victimes de violence et de discrimination et pour les 2,5 milliards de personnes vivant dans la pauvreté.
