Manifestations pour la justice raciale suite à la mort de George Floyd lors d'un violent affrontement avec la police dans le Minnesota. Centre de Washington, DC, États-Unis, 3 juin 2020. © Amnesty International (Photo: Alli Jarrar)

Kenya. L’attaque d’Al Shabab constitue un terrible affront aux droits humains

L’attaque menée samedi 21 septembre dans un centre commercial de Nairobi par le groupe armé islamiste basé en Somalie al Shabab démontre un mépris flagrant pour la vie et constitue un terrible affront aux droits de la personne humaine, a déclaré Amnesty International.

« Amnesty International fait part de sa solidarité avec la population kényane à la suite de cette attaque impitoyable et ignoble, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

« Nous adressons nos meilleures pensées et notre sympathie à toutes les personnes touchées par ces actes de violence. Nous saluons l’engagement pris par le président Uhuru Kenyatta, qui a promis d’enquêter sur ces agissements  et de traduire en justice les responsables présumés.

« Les autorités kényanes doivent mener dans les meilleurs délais des investigations approfondies, indépendantes et impartiales. Tout suspect arrêté doit être jugé dans le respect des normes internationales.

« Parmi les personnes qui auraient été tuées figure Kofi Awoonor, poète bien connu et ancien diplomate ghanéen. Amnesty International avait fait campagne lors du procès politique du poète au milieu des années 1970.

« Cette tragédie sans nom a affecté la population au Kenya et bien au-delà, et la communauté internationale est solidaire au lendemain de cette attaque », a poursuivi Salil Shetty.

Amnesty International travaille sur la situation des droits humains au Kenya depuis plus de 40 ans et la section kényane d’Amnesty y est très active. L’organisation a également prévu d’ouvrir un bureau régional à Nairobi dans les mois à venir.

Complément d’information
Selon la Croix-Rouge du Kenya, on dénombrait lundi 23 septembre au moins 62 morts et 175 blessés après l’attaque menée par un groupe d’au moins 10 combattants armés dans le centre commercial de Westgate, à Nairobi, le 21 septembre.

Le groupe islamiste somalien a revendiqué la responsabilité de cette attaque, dénonçant l’intervention militaire des forces armées kényanes contre al Shabab sur le territoire somalien.

De nombreux étrangers ont également péri lors de ces violences. Le centre commercial de Westgate est fréquenté par l’élite de la société kényane, ainsi que par de nombreux étrangers séjournant dans le pays.

Lundi matin, les forces de défense kényanes poursuivaient leur grande opération militaire visant à libérer plusieurs otages qui se trouveraient encore à l’intérieur du centre commercial. Lors d’une conférence de presse, le 23 septembre, le ministre de l’Intérieur a déclaré que les forces de sécurité avaient repris le contrôle de tous les étages du bâtiment et que la plupart des otages avaient été libérés.

Al Shabab, qui tente d’imposer la loi islamique (charia) en Somalie, est en conflit armé dans le centre et le sud du pays avec la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces armées somaliennes.

Les Forces de défense kényanes ont déployé une force militaire en Somalie en 2011 à la suite d’une série d’attaques menées au Kenya, notamment l’enlèvement de deux bénévoles espagnols de Médecins Sans Frontières dans le camp de réfugiés de Dadaab. Aujourd’hui, les 4 000 soldats kényans déployés en Somalie font partie de l’AMISOM.

Al Shabab avait fait part de son intention de mener des attaques de représailles au Kenya. Des attaques utilisant des grenades à main et d’autres explosifs avaient été menées sur le territoire kényan, souvent considérées comme étant le fait d’Al Shabab ou de leurs sympathisants – mais rien de comparable en termes d’ampleur avec l’attaque de Westgate.