Il y a un an exactement, lors de la Journée mondiale des réfugiés, le LFR posait la question aux autorités « Quid de l’intégration ? ». Un an après, nous sommes obligés de reposer la même question, puisque très peu de chose a été fait. C’est la société civile, dans beaucoup de cas par des projets soutenus par l’Œuvre Grande Duchesse Charlotte, qui a pris l’initiative de l’effort d’intégration des demandeurs et bénéficiaires de protection internationale. Du coté des autorités, silence radio !
Pour le LFR, il est clair que le travail d’intégration commence dès le premier jour de la demande de protection internationale. Tout d’abord, par des conditions d’accueil dignes et humaines, ce qui est le cas, d’une façon générale, au Luxembourg. Ensuite, par un ensemble de mesures qui devront aboutir à la complète autonomisation des réfugiés, pour qu’au moment où ils obtiennent le statut de protection internationale ils sortent de la tutelle de l’OLAI.
L’intégration ne sera réussie que si les différents aspects sont pris en compte : les mesures d’autonomisation, l’accès au marché du travail et la scolarisation des enfants sont des matières que ne peuvent pas être négligées par les autorités. Au contraire, elles doivent être priorisées.
Ainsi, le LFR :
· demande la création de mesures d’autonomisation effectives des demandeurs de protection internationale. Le Projet d’Accompagnement que le Gouvernement avait proposé et puis abandonné lors de la transposition du Paquet asile, contenait des éléments intéressants, tels que l’augmentation échelonnée de l’allocation en espèces. Une autre piste à explorer est celle du service communautaire, prévu par les directives, d’application dans plusieurs pays mais qui n’a jamais vu sa réalisation au Luxembourg ; · revendique une réduction du délai d’accès au marché du travail, qui devra être possible dès la reconnaissance de la compétence du Luxembourg pour apprécier une demande d’asile ; · recommande la suppression du test de marché pour les Autorisations d’occupation temporaire (AOT) ; · défend une simplification des procédures pour l’obtention de l’AOT, au même titre que la suppression de la durée de validité de celle-ci. L’AOT devrait être valable durant toute la procédure d’examen de la demande. · exige que les autorités prennent soin d’éviter les classes où les enfants réfugiés représentent la totalité des enfants scolarisées ; · demande à l’Etat d’augmenter les voies d’accès sûres afin de lutter contre les passeurs et trafiquants d’êtres humains, de permettre aux personnes déplacées de faire un autre usage de leur argent que de payer un trajet dans des conditions périlleuses et de leur permettre d’effectuer des allers-retours, dans la mesure du possible, pour récupérer des documents, des biens, etc. Enfin, cela faciliterait les réunifications familiales permettant aux femmes et enfants d’accéder à une protection en Europe et de réduire les risques. Rappelons que l’unité familiale est un droit fondamental et l’U.E. se doit de prendre des mesures pour faire de l’unité de la famille une réalité, à l’intérieur et au-delà de ses frontières.
Le LFR se met à la disposition du Gouvernement, de la Chambre des Députés et des communes pour collaborer dans la recherche des solutions aux défis d’intégration qui se posent à la société luxembourgeoise dans son ensemble.