Mikhail Tsakunov. Private.

Fédération de Russie. Mikhaïl Tsakounov a été libéré, le procès est en cours

Mikhaïl Tsakounov, prisonnier d’opinion, a été libéré le 26 avril tout en faisant l’objet de restrictions de déplacement, après avoir passé près d’un an en détention provisoire. Il avait été arrêté en mai 2018 et inculpé d’usage de la violence contre un policier pour sa participation pacifique à un rassemblement de l’opposition. Les procédures pénales à son encontre sont en cours et il risque toujours jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

Mikhaïl Tsakounov a été libéré le 26 avril tout en faisant l’objet de restrictions de déplacement, après avoir passé près d’un an en détention provisoire. Il avait été arrêté par la police antiémeutes le 5 mai 2018 dans le centre de Saint-Pétersbourg (Russie), alors qu’il participait pacifiquement à une manifestation contre la réélection de Vladimir Poutine à la présidence. Il a été accusé d’avoir frappé un policier au visage, lui faisant perdre une dent. Il avait tout d’abord été inculpé, au titre de l’art. 318(2) du Code pénal russe, de « violences contre un policier mettant en danger sa vie ou sa santé », infraction passible de 10 ans d’emprisonnement.

Une vidéo de son arrestation ainsi que d’autres preuves disponibles ont réfuté les affirmations du policier antiémeutes et confirmé que Mikhaïl Tsakounov était un prisonnier d’opinion, poursuivi uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit aux libertés d’expression et de rassemblement, et qu’il devait être libéré immédiatement et sans conditions. Cette vidéo a en outre soulevé de vives interrogations quant aux actions des policiers antiémeutes et à leur usage de la force durant la manifestation.

Amnesty International estime que la campagne publique en faveur de Mikhaïl Tsakounov a contribué à la libération de ce dernier de détention provisoire. S’il s’agit d’une évolution positive, tout comme la réduction des chefs d’inculpation retenus contre lui, il n’aurait en premier lieu jamais dû être arrêté ou emprisonné pour avoir manifesté pacifiquement. Les procédures pénales à son encontre sont toujours en cours et il risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

Amnesty International continue de surveiller le procès et insiste sur le fait que tous les chefs d’inculpation retenus contre lui doivent être abandonnés.