États-Unis. La version remaniée de l’interdiction d’entrée aux États-Unis édictée par Donald Trump va attiser la haine et la division

Réagissant au nouveau décret du président Donald Trump visant à rétablir la suspension du programme américain de réinstallation des réfugiés et à mettre en place une interdiction temporaire d’entrée aux États-Unis pour les ressortissants de six pays majoritairement musulmans, le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty, a déclaré :

« Les mesures que le président Donald Trump est résolu à prendre pour fermer la porte à ceux qui fuient ces mêmes violences qu’il dit combattre resteront dans les mémoires comme faisant partie des pages les plus sombres de l’histoire des États-Unis. L’idée selon laquelle ces mesures sont prises dans l’intérêt de la sécurité nationale ne résiste pas à la moindre analyse de la situation.

« Ce nouveau décret reprend tout simplement un grand nombre des éléments les plus navrants de ceux qui l’ont précédé. Il bafoue les valeurs que les États-Unis affirment défendre depuis longtemps, et menace d’anéantir les espoirs de milliers de réfugiés qui devaient se réinstaller dans le pays.

« Le fait de lever l’ambiguïté au sujet des résidents permanents ne vise qu’à échapper à un examen juridique plus poussé. Le fondement anti-musulman de ce décret est évident pour toute personne qui connaît la campagne menée de longue date par Donald Trump pour semer la peur au sujet des musulmans.

« Il s’agit de familles qui ont fui la destruction d’Alep, ou encore les bombes et la famine qui se sont abattues sur le Yémen. Ces personnes fuient pour échapper aux dangers qui menacent leur sécurité. Elles sont en droit d’être protégées.

« Ces mesures ne permettent en rien d’améliorer la sécurité de qui que ce soit. Au contraire, elles risquent d’être directement instrumentalisées par de violents extrémistes déclarant que le gouvernement des États-Unis est en guerre avec l’islam.

« Le cirque médiatique accompagnant chaque geste du président Donald Trump ne doit pas faire oublier qu’aux États-Unis des engagements  de longue date en matière de droits humains sont gravement mis à mal. Ce nouveau décret est inconsidéré et contre-productif ; il faut s’y opposer étape après étape. »