Les autorités égyptiennes doivent libérer sans délai un prisonnier d’opinion âgé de 20 ans ayant passé plus de deux ans en détention provisoire dans une affaire d’une injustice criante, a déclaré Amnesty International après qu’un tribunal a ordonné sa libération sous caution mardi 22 mars.
Mahmoud Hussein avait été appréhendé le 25 janvier 2014 pour avoir porté un t-shirt aux couleurs de l’« Action en faveur d’une nation sans torture » et une écharpe affichant le logo de la « révolution du 25 janvier ». Il a été accusé d’appartenir à un groupe interdit et d’avoir participé à une manifestation non autorisée, entre autres choses.
« Si la décision du tribunal est un énorme soulagement pour Mahmoud Hussein et sa famille, elle ne doit pas faire oublier l’injustice dont il a été victime. Ce jeune homme est un prisonnier d’opinion qui n’aurait pour commencer jamais dû être incarcéré. Les autorités égyptiennes doivent abandonner les poursuites engagées contre lui », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
« Le fait qu’il ait passé près de 790 jours derrière les barreaux pour un simple slogan sur son t-shirt montre à quel point la situation des droits humains en Égypte est devenue alarmante. De nombreuses autres personnes sont détenues en Égypte uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ou d’association. »
Amnesty International craint que sa libération conditionnelle ne soit annulée à la demande du parquet.
« Mahmoud Hussein pourrait être libéré dans quelques heures. Mais il ne sera véritablement libre que lorsque les autorités abandonneront les charges ridicules retenues contre lui, lèveront toutes les conditions à sa libération et mettront un terme à l’enquête », a déclaré Magdalena Mughrabi.
« Les autorités doivent par ailleurs diligenter dans les meilleurs délais une enquête indépendante sur les allégations de torture et d’autres formes de mauvais traitements qu’il a formulées, et traduire les responsables présumés en justice. Les autres prisonniers et prisonnières d’opinion d’Égypte doivent être libérés immédiatement et sans condition. »
En novembre 2015, Amnesty International a présenté aux autorités égyptiennes près de 145 000 signatures demandant la libération immédiate et sans condition de Mahmoud Hussein.