Mettre fin aux abus nécessite que la voix des victimes soit entendue. Les opinions politiques des victimes ne doivent jamais être utilisées pour justifier ou excuser les violations ou leur dénier le droit à la parole. Amnesty International travaille sur des cas individuels pour prévenir l’injustice et mettre fin à la torture et aux traitements cruels. Nous travaillons avec des individus et des groupes qui promeuvent les droits humains et partagent notre engagement pour mettre fin aux abus. Nous travaillons avec des individus de différents pays, de différentes confessions politiques et de formations variées. Notre travail avec Moazzam Begg, un ancien détenu de Bagram et de Guantanamo Bay a été fait selon un examen particulièrement minutieux. Amnesty a mené à bien le travail commun avec Moazzam Begg qui parle intensément de son expérience au sein du camp de détention américain de Guantanamo Bay, d’où il fut libéré après trois ans de détention sans aucune charge à son encontre.
Ce travail – qui est une partie de notre campagne à destination des gouvernements pour combattre la terreur par la justice – met en lumière les violations des droits humains à Guantanamo, et la nécessité pour le gouvernement américain de fermer ce camp et de relâcher ou juger ceux qui y sont toujours détenus. En janvier 2010, AI-Luxembourg, en collaboration avec Reprieve et le Center for Constitutional Rights (CCR), a invité Moazzam Begg au Luxembourg dans le but d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation des détenus de Guantanamo qui sont blanchis de toute accusation et qui peuvent être libérés mais qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine sans risque de subir d’autres violations de leurs droits et qui par conséquent ont besoin d’une protection internationale. A cette occasion, M. Begg a dénoncé les abus qui ont été commis par les autorités américaines, incluant la torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants dont il a souffert avec d’autres détenus durant sa détention à Bagram en Afghanistan et à Guantanamo Bay. Durant sa visite au Luxembourg, Moazzam Begg rencontra M. Asselborn, Ministre des Affaires Etrangères, ainsi que les représentants de tous les partis politiques luxembourgeois afin d’essayer de persuader le gouvernement luxembourgeois d’accepter un détenu de Guantanamo au Luxembourg. Il plaida effectivement pour le droit des détenus à un procès équitable et le fit dans le cadre des mêmes standards en matière de droits humains qu’Amnesty promeut, montrant un engagement fort pour les droits humains.
Un certain nombre de médias ont récemment publié des dossiers ayant filtré de Guantanamo, révélant de nouveaux détails au sujet des personnes détenues dans ce centre. L’un d’entre eux concerne Moazzam Begg et l’accuse d’avoir admis avoir été entrainé dans plusieurs camps d’Al-Quaida. Amnesty n’a trouvé aucune preuve de ceci. Les allégations contre Moazzam Begg sont basées sur des informations qu’il a fourni et qui ont été obtenues sous la torture et au moyen de mauvais traitements ainsi que sur des informations d’autres détenus qui eux mêmes ont été victimes de torture et qui ont pu essayer d’obtenir un traitement plus clément en impliquant d’autres détenus. Moazzam Begg n’a jamais été jugé ou reconnu coupable pour des délits ayant trait au terrorisme et a publiquement réfuté toutes les accusations portées contre lui. Ceux qui ont souffert des années de détention, de la torture, de l’emprisonnement secret et d’un isolement complet du monde méritent la justice. Ils doivent être jugés devant une cour de justice ou, comme M. Begg, être libérés. Une fois libérés, ils ne devraient pas faire l’objet d’un procès par les médias. Complément d’information La section luxembourgeoise d’Amnesty International milite depuis des années pour la fermeture du camp de Guantanamo Bay. A l’occasion du 9ème anniversaire de l’ouverture du camp et du 2ème anniversaire de la promesse de Barack Obama de le fermer, AI-Luxembourg a lancé le 11 janvier 2011 une pétition demandant au Président américain de mettre fin aux violations des droits humains des personnes qui y sont toujours détenues. La pétition est toujours ouverte et peut être signée sur www.amnesty.lu.