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BILAN 2019

Chères et chers membres, donateurs·trices et sympathisant·e·s,

Nous vivons une période incroyablement compliquée, qui nous oblige à adopter de nouvelles méthodes de travail et à nous y adapter. Nous vous remercions tous et toutes de votre soutien, de votre compréhension et de votre patience alors que nous nous expérimentons de nouvelles manières de vous tenir informé·e·s de nos activités.

Ce sera donc une année de transition en ce qui concerne le rapport d’activité. Bien que nous comprenions votre satisfaction à recevoir un rapport détaillé papier, nous avons décidé cette année de passer à une version numérique et donc plus écologique.

Lorsque nous regardons l’année 2019, à l’aune de la période de pandémie du coronavirus, une éternité semble s’être écoulée. Mais les défis de l’année passée demeurent et doivent être rappelés, afin que nos efforts ne soient pas vains. Car si l’histoire des droits humains nous apprend une chose, c’est que le succès n’est possible qu’avec de la persévérance.

Les protestations de millions de personnes partout dans le monde ont marqué l’année 2019. Les jeunes et les femmes y ont joué un rôle de plus en plus décisif. Une nouvelle génération et des personnes dont la voix a été étouffée pendant des années ont exigé haut et fort que justice soit faite, que les responsabilités soient assumées et que les droits humains soient respectés, et ce en dépit de toutes les adversités.

Les raisons de ces manifestations étaient multiples : beaucoup étaient dirigées contre les inégalités économiques et sociales, contre la corruption et les atteintes à l’indépendance du pouvoir judiciaire, et bien sûr contre l’inaction des gouvernements face au changement climatique. Tout cela vaut encore la peine de se battre. Amnesty International soutient activement ces militant·e·s qui se mobilisent chaque jour afin de signaler leur désaccord avec ce qu’il se passe dans le monde.

Vous le savez, Amnesty International est financée par la générosité de ses donateurs·trices et membres. Sans vous, il nous serait impossible d’accomplir notre travail en faveur des droits humains.

Grâce à vous, nous améliorons le monde petit à petit. À elle seule, notre section a pu noter 46 bonnes nouvelles pour des personnes et des situations en faveur desquelles nous avons agi. Il s’agit des personnes libérées, de vies sauvées et d’améliorations des conditions de vie.

Merci de votre confiance et de votre précieux soutien !

Solidairement,

Nathalie Bollen

Directrice par intérim

RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES

En 2019, notre travail sur la responsabilité des entreprises s’est concentré sur la réclamation d’un devoir de vigilance, notamment dans le cadre de l’initiative luxembourgeoise du même nom. Cette plateforme, qui regroupe des organisations de la société civile, exige que le respect des droits humains, des normes de travail et des accords internationaux de protection de l’environnement soient pris en compte tout au long de la chaîne de valeur des entreprises.

L’une des activités de l’initiative a été l’organisation d’une conférence conjointe avec le syndicat OGBL et le « Landesverband » sur la protection des droits des travailleurs et une législation de vigilance au niveau européen. En outre, les membres de la plateforme, ainsi que d’autres ONG du Luxembourg, de Suisse, de Belgique et de France, ont protesté contre la société agro-industrielle Socfin lors de son assemblée générale. L’objectif de l’action était d’appeler les actionnaires à garantir le respect des droits fondamentaux et fonciers des communautés locales.

Enfin, le devoir de vigilance des entreprises, avec un accent sur les multinationales, a également fait l’objet d’une conférence publique avec notre collègue Sabine Gagnier, qui travaille sur cette question au sein de la section française.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le changement climatique est l’une des menaces les plus extrêmes qui pèsent sur nos droits – nous le constatons déjà et nos enfants en ressentiront de plus en plus les effets. Les États et les entreprises doivent prendre des mesures immédiates afin de changer de cap. Leur inaction actuelle, si elle perdure, pourrait représenter la plus grave violation intergénérationnelle des droits humains de l’histoire.

Le changement climatique a joué un rôle majeur dans nos travaux au cours de l’année écoulée, c’est pourquoi nous avons naturellement participé aux grèves climatiques des 20 et 27 septembre 2019.

GENRE ET SEXUALITÉ

En 2019, deux groupes d’activistes, dont un nouveau, ont travaillé sur les droits des femmes. En mars, les membres du groupe « droits des femmes » ont tenu un stand d’information au village associatif lors de la « Fête culturelle et féministe » à Neimënster. Elles se sont mobilisées en faveur de 14 femmes polonaises attaquées lors d’une manifestation à Varsovie.

Dans la cadre du Luxembourg City Film Festival 2019, notre Secrétaire générale de l’époque Sandrine Gashonga a participé à la discussion après la projection « On Her Shoulders ». Le film retrace le combat de Nadia Murad, jeune survivante du génocide Yézidi et ancienne esclave sexuelle de Daech.

Le 17 mai, lors de la Journée mondiale contre l’homo- et la transphobie (IDAHOT), Amnesty International Luxembourg et le Centre d’Information GAy et LEsbien – CIGALE ont informé les passant·e·s sur les droits des personnes LGBTIQ et les ont invité·e·s à participer à notre action photo pour demander justice pour Zak Kostopoulos, un militant LGBTIQ battu à mort à Athènes en 2018. Nous avons également attiré l’attention sur son sort lors de la Marche des égalités à Esch-sur-Alzette.

DÉFENSEUR·E·S DES DROITS HUMAINS

Protéger les personnes qui luttent courageusement contre les violations des droits humains et faire entendre leurs voix était parmi nos objectifs prioritaires en 2019.

Un militant bien connu, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, a été au centre de notre travail en début d’année : en coopération avec le bureau luxembourgeois du Parlement européen, nous avons diffusé un documentaire sur sa vie au Kinepolis. Il a été condamné à 20 ans de prison lors d’un procès inéquitable, mais a enfin été libéré en septembre dans le cadre d’un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie.

Le Marathon international des lettres ainsi que le Festival des droits humains (soutenu par la Ville de Luxembourg et les Rotondes) furent un autre moment important de notre campagne pour les défenseur·e·s des droits humains. Les événements – tel qu’une projection de film, la marche aux flambeaux ou la soirée d’écriture de lettres – étaient consacrés aux adolescents et aux jeunes adultes qui se battent pour leurs droits fondamentaux ou ceux de leurs communautés. Dans ce contexte, l’artiste luxembourgeois Raphael Gindt a réalisé pour nous d’immenses portraits graffiti de deux jeunes militant·e·s des droits humains sur la façade de l’École Privée Fielgen.

La jeune plateforme luxembourgeoise pour les défenseur·e·s des droits humains, à laquelle nous participons en tant qu’organisation observatrice, a lancé le site Internet https://www.defenders.lu/ sur lequel sont publiées des informations sur les partenaires des ONG luxembourgeoises en danger.

MIGRANT·E·S & RÉFUGIÉ·E·S

Notre travail sur les réfugié·e·s s’est principalement concentré sur notre engagement dans le Collectif Réfugiés Luxembourg (LFR : Lëtzebuerger Flüchtlingsrot), dont nous avons repris le secrétariat avec le CLAE (Comité de Liaison des Associations d’Étrangers) en automne. L’objectif de ce collectif est de mettre en commun les ressources des organisations participantes afin de travailler plus efficacement au respect des droits des réfugié·e·s. Le LFR attire l’attention du gouvernement et des institutions européennes sur des problématiques relatives aux migrations au Luxembourg via des déclarations, demandes, conférences de presse communes et coordonne les déclarations et les demandes au gouvernement.

L’une des avancées de 2019, obtenu par le LFR et d’autres organisations, a été la suppression des examens génitaux pour déterminer l’âge des mineur·e·s non accompagné·e·s au Luxembourg.

Traditionnellement, Amnesty International Luxembourg participe également au Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté et a collecté l’année dernière des signatures contre les violations des droits humains à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.