En réaction aux informations selon lesquelles Raif Badawi, un blogueur et défenseur des droits humains de premier plan emprisonné arbitrairement uniquement pour avoir exprimé librement ses opinions, serait toujours en détention bien qu’il ait fini de purger sa peine injuste de 10 ans de prison le 1er mars, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
« Raif Badawi a passé une décennie derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Les autorités saoudiennes doivent veiller à sa libération immédiate et inconditionnelle et lever l’interdiction de voyager illégale imposée à son encontre afin qu’il puisse enfin être réuni avec sa famille.
« La poursuite de la détention de Raif Badawi révèle le mépris total des autorités saoudiennes pour le droit à la liberté, à la liberté d’expression, et même pour leur propre législation. Cela montre aussi que leur tentative de présenter au monde une image progressiste n’est rien d’autre qu’un écran de fumée qui ne sert qu’à cacher leur répression.
« La répression de la société civile et de la liberté d’expression par les autorités saoudiennes doit cesser. Raif Badawi et tous les prisonniers et prisonnières d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux, doivent être libérés immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Raif Badawi a été placé en détention le 17 juin 2012 et condamné en 2014 à 10 ans d’emprisonnement, une interdiction de voyager de 10 ans et une amende d’1 million de rials saoudiens (environ 267 000 dollars américains) pour avoir créé un forum en ligne destiné au débat public et avoir « insulté l’islam ». Il a également été condamné à recevoir 1 000 coups de fouet, un châtiment cruel et inhumain, dont les 50 premiers coups ont été infligés le 9 janvier 2015 sur une place publique de Djedda.
Ces dernières années, les autorités saoudiennes ont fortement investi dans des opérations de relations publiques pour redorer leur image en détournant l’attention de leur violente répression des militant·e·s et des défenseur·e·s des droits humains. Une brève accalmie a été observée sur le front des exécutions et des poursuites visant des militant·e·s lorsque l’Arabie saoudite a présidé le sommet du G20, mais elle a immédiatement pris fin après cet événement, les autorités intensifiant alors une fois de plus leur politique de répression.