Amnesty International vote l’adoption d’une ligne de conduite relative à la protection des travailleurs et travailleuses du sexe

Luxembourg, 12 août 2015. Le forum mondial de prise de décision d’Amnesty International, le Conseil international (CI), a émis, mardi 11 août à Dublin, un vote crucial en faveur de la protection des travailleurs et des travailleuses du sexe.

"Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent l’un des groupes de personnes les plus marginalisés au monde et sont, dans la plupart des cas, constamment confrontés au risque de subir des discriminations, des violences et des atteintes à leurs droits fondamentaux. Notre mouvement mondial a ouvert la voie à l’adoption d’une ligne de conduite relative à la protection des droits humains des travailleurs et des travailleuses du sexe, laquelle aidera Amnesty International à structurer son travail à venir sur cette question importante", a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

La résolution recommande à Amnesty International d’élaborer une ligne de conduite en faveur de la dépénalisation totale de tous les aspects du travail du sexe lorsqu’il est consenti. Par cette ligne de conduite il sera également demandé aux États de veiller à ce que les travailleurs et travailleuses du sexe jouissent d’une protection juridique pleine et entière contre l’exploitation, la traite et la violence, identique à la protection dont jouissent les autres personnes.

De plus en plus de sources, en ce compris des recherches d’Amnesty International, semblent indiquer que la dépénalisation du travail du sexe ne conduit pas à la traîte des êtres humains. En outre, selon ces mêmes sources, la dépénalisation du travail du sexe facilite aux Etats la lutte contre la traîte des êtres humains et l’exploitation sexuelle.

C’est pourquoi, après près de deux ans de recherches et de discussions parfois très difficiles, le Conseil international d’Amnesty vient de voter une résolution appelant à l’adoption prochaine d’une politique afin "d’assurer le plus haut niveau de protection des droits humains des travailleurs du sexe", et ce au travers d’une série de mesures "incluant la décriminalisation des travailleurs du sexe".
Amnesty International Luxembourg aurait souhaité avoir plus de temps pour étudier les résultats des dernières recherches avant l’adoption de cette résolution, en particulier celles concernant le "modèle nordique". C’est en ce sens que notre délégation avait demandé le report du vote. Notre demande ayant été rejetée par une légère majorité, nous n’avions d’autre choix que de voter contre la résolution.

Questions-réponses sur la position d’Amnesty relative à la protection des travailleurs et travailleuses du sexe