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Ukraine. Les personnes participant à un événement de solidarité envers les femmes doivent être protégées

Les autorités ukrainiennes doivent veiller à ce que les personnes participant à l’événement de solidarité envers les femmes qui se tiendra le 8 mars dans la ville d’Oujgorod soient protégées des violences, a déclaré Amnesty International à l’approche de l’événement organisé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Organisé par Vitalina Koval et Amnesty International Ukraine, l’événement intitulé « La première couronne : La réunion de solidarité envers les femmes » est dédié au mouvement de défense des droits de femmes en Ukraine.

Ces deux dernières années, les événements féministes organisés par Vitalina Koval à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes ont été la cible de violences commises par des groupes d’extrême droite. En 2018, elle avait été brûlée aux yeux par un produit chimique lors d’une attaque.

« Les autorités ukrainiennes savent parfaitement que, du fait qu’elles n’ont pas assuré une protection suffisante à Oujgorod et ailleurs, des personnes participant pacifiquement à des événements de solidarité ont été blessées. Elles n’ont aucune excuse pour refaire la même erreur », a déclaré Oxana Pokaltchouk, directrice d’Amnesty International Ukraine.

« Elles doivent prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir le droit à la liberté de réunion pacifique et la sécurité des personnes prenant part à des événements dans tout le pays à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. »

Lors de l’événement de solidarité en 2018, Vitalina Koval, une militante chevronnée dont le cas a été mis en avant dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits 2018, avait été aspergée de peinture rouge par des membres d’un groupe violent, ce qui avait provoqué des brûlures chimiques au niveau de ses yeux.

L’enquête qui a suivi a été entachée d’irrégularités et de retards. Sur les six agresseurs présumés, seuls deux ont été inculpés de « blessures mineures » et la police n’a pas interrogé les quatre autres. En décembre 2018, une autre enquête portant sur le caractère haineux de l’attaque a été ouverte.

« Les groupes haineux qui attaquent des défenseur·e·s des droits humains, des opposant·e·s politiques et des minorités ethniques en Ukraine pensent qu’ils peuvent le faire en toute impunité, et l’inaction des autorités ainsi que leurs enquêtes inefficaces ont renforcé cette impression », a déclaré Oxana Pokaltchouk.

« Cette impunité doit cesser. Les autorités doivent veiller à ce que l’enquête sur l’agression dont a été victime Vitalina Koval en 2018 soit efficace, approfondie et impartiale, et doivent également enquêter sur les menaces et les attaques dont Vitalina Koval et d’autres militant·e·s font l’objet en Ukraine. »

L’événement d’Oujgorod est inspiré de l’ouvrage intitulé La première couronne, publié en Ukraine en 1887 par Natalia Kobrinska et Olena Ptchilka, deux auteures et philanthropes.

Complément d’information

Amnesty International fait campagne en faveur de Vitalina Koval depuis 2018.

L’année dernière, l’organisation a recueilli des informations sur les violences généralisées commises par des groupes d’extrême droite contre des manifestant·e·s pacifiques qui défilaient des les rues à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Les agressions se sont déroulées pendant et après les manifestations à Kiev, Lviv, Oujgorod et dans d’autres villes.

Amnesty International surveille la montée des violences motivées par des considérations politiques dont sont victimes des défenseur·e·s des droits humains, des opposant·e·s politiques et des minorités ethniques en Ukraine. Les dernières informations ont été présentées dans le document intitulé Ukraine : Human rights under pressure, their advocates under attack (en englais).