© Amnesty International (Photo: Richard Burton)

Plus de 200 dirigeant·e·s d’organisations de défense de l’environnement et des droits humains s’engagent à faire face ensemble à l’urgence climatique

   NEW YORK, le 18 septembre 2019 – Plus de 200 représentant·e·s d’organisations de peuples autochtones, de travailleurs et travailleuses, d’universitaires et de défenseur·e·s de l’environnement et des droits humains ont adopté une déclaration commune inédite appelant les gouvernements et les entreprises à s’attaquer sans délai à l’urgence climatique afin d’assurer la survie de l’humanité. 

Réunies à l’occasion du Sommet des peuples pour le climat, les droits et la survie de l’humanité, ces personnes ont le même objectif : libérer de nouvelles forces, ressources et énergies pour doper un vaste mouvement connecté, marqué par la diversité et axé sur l’action face à la crise climatique, en plaçant les personnes et les droits humains au cœur de ses solutions.

Ces représentant·e·s et leurs organisations souhaitent faire pression sur les gouvernements et les entreprises pour qu’ils accélèrent leurs engagements sur le climat. Entre autres initiatives, ces personnes prévoient de concerter davantage les actions en justice liées au climat, de cibler le financement des énergies fossiles par le secteur de la finance, d’utiliser plus efficacement les mécanismes d’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains et de coordonner de nouvelles campagnes massives de mobilisation aux niveaux national et régional. Elles espèrent aussi s’accorder sur la mise en œuvre d’une série de plans d’action liés au cours des prochains mois.

Le Sommet a été organisé par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Amnesty International, Greenpeace International, le Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL), le Fonds mondial Wallace et le Centre pour les droits humains et la justice mondiale de l’Université de New York. Il se déroule les 18 et 19 septembre, en amont du Sommet Action Climat convoqué par le Secrétaire général des Nations unies.

Craig Mokhiber, directeur du bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a déclaré :

« Pour les personnes qui sont en première ligne, le changement climatique affaiblit déjà les droits à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement, à un logement convenable, à la santé, à la sécurité, et même à la vie. Nombre d’habitants de petits États insulaires, de villages côtiers et de zones sujettes à la désertification rampante voient disparaître peu à peu leur droit à l’autodétermination. Les déplacements massifs de population liés au climat menacent de forcer des millions de personnes à entreprendre un voyage les exposant à la vulnérabilité et à l’incertitude. À terme, les effets négatifs du changement climatique atteignent le tissu même de la société humaine. Tous les pays doivent prendre des mesures urgentes et concrètes pour faire face à cette menace pesant sur les droits humains. En rassemblant les nombreuses ramifications du mouvement pour la justice climatique, nous entendons mobiliser une action climatique évolutive reposant sur les droits humains et la tolérance. »

Jennifer Morgan, directrice exécutive internationale de Greenpeace International, a déclaré :

« La crise climatique est une crise des droits humains. Les conséquences humaines des phénomènes météorologiques extrêmes peuvent être ahurissantes, comme nous le voyons avec la profonde dévastation et les destructions causées par l’ouragan Dorian.

« Cette déclaration marque le début d’une nouvelle ère dans le militantisme climatique. Menés par les jeunes et aux côtés de nos alliés, nous agirons tous pour amener les responsables à rendre des comptes. Les gouvernements faibles et la puissance toxique des grandes entreprises ne pourront plus se cacher car nous plaçons le peuple au centre de nos revendications et nous demandons la justice climatique pour les populations qui sont les moins responsables mais les premières victimes de cette urgence climatique. »

Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré :

« La lutte la plus urgente du monde a besoin de la force et de la diversité que peut apporter le mouvement populaire mondial de défense des droits humains. Nous contribuons à la lutte en faveur de la justice climatique avec un vivier de sympathisants et sympathisantes, de l’énergie et des savoir-faire indispensables. Toutefois, nous n’avons n’a pas encore utilisé nos capacités au maximum. 

« Amnesty International entend faire tout ce qu’elle peut pour y remédier. Nous voulons que le Sommet soit l’occasion de libérer le potentiel du mouvement mondial de défense des droits humains, pour qu’il contribue à la protection des générations présentes et futures. Tous unis, nous gagnerons. »

Carroll Muffett, présidente-directrice générale du Centre pour le droit international de l’environnement, a déclaré :

« Le coût de l’inaction persistante face à la crise climatique se mesure en termes de droits humains, de moyens de subsistance et de vies humaines. L’ouragan Dorian nous rappelle douloureusement la réalité et la hausse de ce coût. La déclaration d’aujourd’hui est le reflet d’un engagement commun, au sein du mouvement de défense des droits humains, pour placer les droits humains au centre de la crise climatique, supprimer progressivement les énergies fossiles qui alimentent cette crise et amener les gouvernements et les entreprises à rendre des comptes lorsqu’ils entravent l’action climatique. »

Ellen Dorsey, directrice générale du Fonds mondial Wallace, a déclaré :

« Le secteur des droits humains et ses mouvements aux quatre coins du monde apportent à l’action climatique de nouvelles ressources, un puissant vivier international de sympathisants et une force unique de plaidoyer en faveur des droits humains, permettant d’appeler les gouvernements et les entreprises à prendre des mesures à la hauteur de l’ampleur et de la rapidité du changement climatique afin d’assurer la survie de l’humanité. »

Philip Alston, président du Centre pour les droits humains et la justice mondiale de l’Université de New York, a déclaré :

« Le changement climatique a été qualifié de “fausse alerte”, mais c’est une alerte qui finira par tuer un grand nombre de nos enfants et au moins certains d’entre nous. Nous lisons chaque jour des informations faisant état de nombreuses personnes mortes à cause de fortes chaleurs, au cours d’inondations ou lors d’incendies de forêts, ou simplement contraintes de fuir leur domicile, mais nous persistons à croire que cela ne nous arrivera pas. Tandis que beaucoup d’entre nous sont distraits par les réseaux sociaux ou déterminés à continuer une vie normale, les probabilités de catastrophes futures découlant du changement climatique deviennent des certitudes. Les droits humains tels que nous les connaissons seront rendus de plus insignifiants si nous n’agissons pas immédiatement. »