L’armée ukrainiennes et les forces rebelles doivent immédiatement cesser de mener des attaques sans discrimination dans des zones résidentielles, a déclaré Amnesty International mercredi 1er octobre, après la mort d’au moins neuf civils dans des bombardements qui ont touché une école et un bus à Donetsk.
Ces dernières attaques, dans le district de Kievskiy, ont eu lieu au moment même où Amnesty International relevait les nombreux tirs d’obus et de roquettes effectués sans discrimination dans la région par les forces ukrainiennes au cours des 10 derniers jours.
" Les forces gouvernementales ukrainiennes doivent immédiatement cesser de viser des zones résidentielles à Donetsk, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
" L’armée ukrainienne et les forces rebelles violent le droit international humanitaire car elles mettent des civils en danger en menant des attaques sans discrimination, alors que les attaques ne peuvent être dirigées que contre des combattants.
" Ces attaques sont illégales car les forces ukrainiennes utilisent des armes dans des zones peuplées qui ne peuvent pas être ciblées avec suffisamment de précision pour distinguer les biens de caractère civil des objectifs militaires. "
Les attaques du 1er octobre ont donné lieu au plus lourd bilan civil en un seul jour depuis le cessez-le-feu conclu entre Kiev et les séparatistes pro-russes début septembre.
Quatre civils ont été tués dans le bombardement d’une école, où se trouvaient alors plus de 50 enfants, le jour de la rentrée des classes à Donetsk, qui s’était faite avec un mois de retard en raison du conflit armé.
Cinq autres civils ont perdu la vie lorsqu’un minibus a été touché par un tir de roquette ou d’obus.
Six civils avaient déjà été tués dimanche 28 septembre dans le district de Kievskiy, tous dans la même zone que celle de ces dernières attaques.
Lors d’une visite sur place lundi 29 septembre, une délégation d’Amnesty International avait vu un gros engin d’artillerie appartenant aux rebelles en plein milieu d’une rue résidentielle, à moins de 10 mètres d’une maison.
" En installant des cibles militaires dans des zones résidentielles, les forces rebelles ont manqué de prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils et les ont mis en danger, en violation des lois de la guerre, a déclaré John Dalhuisen.
" En menant des opérations militaires dans ce quartier, les forces rebelles partagent la responsabilité de ces dernières attaques avec l’armée ukrainienne. "
Un bâtiment municipal et de nombreuses habitations auraient également été touchés le 1er octobre dans le district de Kievskiy, une zone principalement résidentielle jouxtant l’aéroport de Donetsk. Il est à craindre que d’autres civils n’aient été blessés ou tués dans ces attaques.
Les deux parties au conflit utilisent des roquettes Grad, réputées pour leur manque de précision, qui ne doivent pas être employées dans des zones occupées par des civils.
Les deux camps sont responsables de nombreuses attaques menées sans discrimination dans des zones peuplées, qui ont tué et blessé des civils et détruit des habitations.
Au cours des 10 derniers jours, Amnesty International a recueilli des éléments prouvant que des attaques de ce type effectuées par des avions de chasse rebelles ont touché des zones civiles à Debaltseve (nord-ouest de Donetsk) et Avdiivka (au nord de l’aéroport de Donetsk).
" L’utilisation d’armes non guidées, telles que les roquettes et les obus, dans des zones peuplées viole le droit international humanitaire et peut constituer un crime de guerre, a déclaré John Dalhuisen.
" Toutes les parties à un conflit doivent prendre toutes les précautions possibles dans le choix des moyens et méthodes de combat afin d’éviter, et en tout cas de minimiser, les pertes humaines civiles accidentelles, les blessures subies par des civils et les dommages sur des biens de caractère civil. "