Giorgos Moutafis/Amnesty International

UE. Il faut permettre aux demandeurs d’asile de se rendre en Grèce continentale, un tribunal s’étant prononcé contre le « confinement » sur les îles

En réaction à la décision d’un tribunal grec, qui annule celle du gouvernement contraignant les demandeurs d’asile arrivés en Grèce depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie à rester sur les îles grecques, Irem Arf, chercheuse sur la migration à Amnesty International, a déclaré :

« Contraindre les demandeurs d’asile à rester sur les îles grecques, souvent dans des conditions sordides de surpeuplement, est profondément injuste. La plus haute instance judiciaire du pays ayant statué que le gouvernement n’avait aucune raison de prolonger cette pratique inhumaine, les autorités doivent permettre à tous les demandeurs d’asile qui arrivent sur les îles de se rendre en Grèce continentale.

 « Cependant, cela ne résoudra pas le problème de surpopulation sur les îles. En effet, ceux qui s’y trouvent déjà devraient être rapidement transférés sur le continent, loin de ces conditions de vie inacceptables.

« Cette décision met aussi en lumière la responsabilité assumée de façon disproportionnée par certaines îles grecques par rapport à d’autres régions européennes. Les politiques européennes telles que l’accord UE-Turquie, destinées à maintenir les réfugiés hors de vue – dans des pays " tiers " ou sur les îles grecques – doivent laisser place à des politiques qui garantissent un réel partage des responsabilités en ce qui concerne les réfugiés. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Dans une décision rendue le 17 avril, en réponse à une requête déposée par le Conseil grec pour les réfugiés, la plus haute instance judiciaire du pays a annulé la décision du service grec des demandes d’asile qui imposait des restrictions géographiques aux demandeurs d’asile arrivant sur six îles grecques (Lesbos, Rhodes, Samos, Kos, Leros et Chios). Cette décision ne s’appliquera pas de manière rétroactive à ceux qui s’y trouvent déjà.

Depuis l’accord conclu entre l’UE et la Turquie le 20 mars 2016, les demandeurs d’asile arrivant dans les îles grecques de la mer Egée orientale ne sont pas autorisés à se rendre en Grèce continentale, puisqu’ils sont censés être renvoyés en Turquie en vertu de cet accord.