En réaction à la décision de prolonger la détention du défenseur des droits humains Taner Kılıç prononcée lors de sa dernière audience, Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré :
« La décision déplorable rendue aujourd’hui de maintenir notre collègue en prison est une nouvelle parodie de justice.« Après plus d’un an loin de sa famille, et sans une once de preuves crédibles venant étayer les accusations absurdes portées à son encontre, son incarcération cruelle et prolongée défie toute logique.
« Il y a quelques semaines, tout semblant de légitimité du dossier de l’accusation a volé en éclats avec la présentation d’un rapport de police très attendu. N’ayant apporté aucun élément prouvant que Taner ait jamais téléchargé l’application de messagerie ByLock sur son téléphone, ce rapport a invalidé la principale accusation portée à son encontre. Un second rapport de police présenté au tribunal ce matin a confirmé qu’il n’y avait aucune trace de ByLock sur le téléphone de Taner.
« Ces éléments auraient dû conduire à sa libération immédiate et inconditionnelle. Au lieu de fêter d’heureuses retrouvailles tant attendues, son épouse et ses filles ont dû vivre une nouvelle épreuve et voir Taner repartir vers sa cellule surpeuplée, où il a déjà passé plus d’une année de sa vie.
« La situation de Taner est emblématique de ce qui se passe actuellement en Turquie. De nombreux défenseurs des droits humains se trouvent derrière les barreaux, ou vivent dans la peur constante de se faire arrêter. Nous continuerons de nous battre sans relâche pour Taner, les 10 d’Istanbul et toutes les personnes injustement emprisonnées dans le cadre de la répression qui s’abat sur la Turquie. »
Sa prochaine audience est fixée au 7 novembre.
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Complément d’information
Dans la matinée du 21 juin, un deuxième rapport de police a été présenté au tribunal. Ce rapport complémentaire avait été requis par le tribunal afin de clarifier pourquoi l’application de messagerie ByLock n’avait pas été trouvée sur le téléphone de Taner Kılıç. Ce second rapport a confirmé les conclusions du premier et de quatre analyses indépendantes, qui n’ont trouvé aucun signe de ByLock sur son téléphone.