Manifestations pour la justice raciale suite à la mort de George Floyd lors d'un violent affrontement avec la police dans le Minnesota. Centre de Washington, DC, États-Unis, 3 juin 2020. © Amnesty International (Photo: Alli Jarrar)

Syrie. L’accord sur la question des armes chimiques est « positif », mais doit être suivi d’autres mesures


Amnesty International se félicite des mesures annoncées samedi 14 septembre en vertu desquelles les armes chimiques de la Syrie pourront être placées sous contrôle international et détruites.

Cette annonce fait suite à la décision prise par le gouvernement syrien, au début de la semaine, d’adhérer à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.
« Tout geste qui peut déboucher sur le retrait et la destruction ultérieure d’armes interdites à l’échelle internationale constitue indéniablement une mesure positive, même si la mise en œuvre de ces mesures pose de sérieux problèmes dans le contexte du conflit qui perdure en Syrie, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. 
« Il n’en reste pas moins que des comptes doivent être rendus en ce qui concerne les attaques à l’arme chimique qui auraient été commises le 21 août ainsi que les autres crimes contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés jour après jour en Syrie au moyen d’armes classiques.
« Les attaques ont provoqué une prise de conscience, qui nécessitait peut-être ce coup de semonce, en rappelant à tous que l’absence d’action contre l’impunité en Syrie a eu des conséquences de plus en plus alarmantes. »
Les mesures annoncées devront être suivies par de nombreuses autres actions concertées de la communauté internationale afin d’imposer l’obligation de rendre des comptes et d’atténuer la crise humanitaire qui sévit dans le pays.
Amnesty International est intervenue auprès du Conseil de sécurité pour que ce dernier demande au gouvernement syrien d’accorder à la commission d’enquête mandatée par les Nations unies en Syrie la possibilité de mener des recherches sur les atteintes aux droits humains commises par toutes les parties au conflit.
L’organisation a également exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à déférer à la Cour pénale internationale la situation en Syrie, demande actuellement reprise par des gouvernements de plus en plus nombreux.
L’accord conclu le 14 septembre doit également inciter la communauté internationale à redoubler d’efforts pour remédier aux souffrances des millions de civils touchés par le conflit.
« La communauté internationale doit maintenant faire pression sur la Syrie pour qu’elle accorde aux organisations et agences humanitaires un accès totalement libre, avec la possibilité de franchir les frontières et les lignes, afin qu’elles puissent porter assistance aux populations civiles sans discrimination », a conclu Philip Luther.