Soudan. Un étudiant a été abattu et plus de 100 personnes ont été arrêtées lors de manifestations à Khartoum

Les forces soudanaises de sécurité doivent immédiatement cesser de recourir à une force excessive et illégale contre les manifestants, a déclaré Amnesty International mardi 11 mars après qu’un étudiant ait succombé à des blessures par balles lui ayant été infligées lors d’une action de protestation à l’université de Khartoum.   Ali Abaker Mussa Idris, étudiant de troisième année en économie, est mort à l’hôpital après que les forces de sécurité aient employé du gaz lacrymogène et des balles réelles afin de disperser une manifestation à laquelle le jeune homme participait à l’université dans l’après-midi du 11 mars. Un autre étudiant a été grièvement blessé, et 110 autres auraient été arrêtés lors de cette action de protestation contre de récentes flambées de violence au Darfour, qui ont mené au déplacement d’environ 50 000 personnes.   « Selon les témoignages crédibles de personnes qui étaient à la manifestation à l’université de Khartoum, des policiers et des membres du Service national de la sûreté et du renseignement se sont servis de gaz lacrymogène et de balles réelles pour disperser les manifestants. Les autorités doivent maîtriser les forces de sécurité et les empêcher de recourir à une force excessive contraire aux normes et au droit internationaux », a déclaré Netsanet Belay, directeur de la recherche et des actions de plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International.   En particulier, les normes internationales indiquent clairement que les armes à feu ne doivent pas être utilisées pour disperser des manifestants. Elles ne sauraient être utilisées que pour se défendre d’une menace imminente de mort ou de blessure grave, et seulement lorsque des mesures moins extrêmes sont insuffisantes pour atteindre ces objectifs.   « Les autorités doivent diligenter dans les meilleurs délais une enquête impartiale sur les événements survenus à l’université de Khartoum, et doivent veiller à ce que toutes les personnes soupçonnées d’avoir fait un recours illégal à la force, dans le cas présent comme dans d’autres, soient amenées à rendre des comptes dans le cadre de procédures pénales et disciplinaires », a déclaré Netsanet Belay.   « Tout membre des forces de sécurité soupçonné d’avoir recouru de manière arbitraire ou abusive à la force doit être poursuivi aux termes du droit pénal sans que la peine de mort ne soit requise. »   Au cours des deux dernières années, les autorités soudanaises ont régulièrement fait usage d’une force excessive contre des manifestants pour la plupart pacifiques. Amnesty International a précédemment signalé que les forces de police utilisent des matraques, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc tirées de très près contre les manifestants.  

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