Après la publication, jeudi 8 mai, par Amnesty International d’un nouveau rapport sur les atrocités commises dans le cadre du conflit au Soudan du Sud, les Nations unies ont rendu public leur propre rapport, qui fait écho aux appels lancés pour demander que les responsables de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autres graves violations des droits humains soient tenus de rendre des comptes.
Le rapport de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) a été rendu public quelques heures à peine après celui rédigé par Amnesty International à l’issue d’une mission récente dans le pays.
« Ces rapports montrent que, dans les deux parties au conflit et à tous les échelons de la hiérarchie, les responsables ont commis, ordonné ou toléré une longue liste de graves atteintes aux droits humains », a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programe Afrique de l’Est d’Amnesty International.
Les deux rapports font état d’exécutions extrajudiciaires ; de disparitions forcées ; de viols et autres violences sexuelles ; d’arrestations et de détentions arbitraires ; d’attaques ciblées contre des civils ne prenant pas part aux hostilités ; d’attaques contre des hôpitaux, des églises et du personnel humanitaire, y compris des Nations unies.
« Les combats dans le Soudan du Sud ont eu des conséquences désastreuses pour les civils, dont plus d’un million ont dû fuir de chez eux », a déclaré Michelle Kagari.
Les deux rapports mettent l’accent sur le fait que les violences actuelles ont été favorisées par l’impunité qui sévit de longue date. La MINUSS et Amnesty International soulignent également qu’à ce jour le gouvernement n’a pas voulu ou pu mener d’enquêtes transparentes et impartiales, ni en rendre publics les résultats, ni déférer à la justice les personnes soupçonnées d’être responsables de ces agissements pour qu’elles soient jugées au civil dans le cadre de procédures équitables. Il faudra une réelle implication de la communauté internationale pour faire en sorte que la justice soit finalement rendue.
« À eux deux ces rapports montrent à quel point une intervention urgente est nécessaire pour faire en sorte que les responsables des atrocités en cours dans le Soudan du Sud fassent l’objet d’enquêtes et soient déférés à la justice. Les autorités du plus jeune pays du monde doivent clairement faire savoir que de telles violences ne seront pas tolérées à l’avenir », a conclu Michlle Kagari.