À l’occasion du dixième anniversaire du meurtre de la défenseure des droits humains tchétchène de premier plan Natalia Estemirova, Amnesty International et 12 groupes de défense des droits humains russes et internationaux appellent les autorités russes à respecter leurs obligations, qui n’ont que trop tardé, de mener une véritable enquête sur ce crime atroce et de traduire en justice les responsables présumés dans le cadre de procès équitables.
« Le courage et l’altruisme de Natalia Estemirova, qui enquêtait sur les enlèvements, les exécutions extrajudiciaires et d’autres graves violations des droits humains en Tchétchénie, étaient sans pareils. Il ne fait aucun doute que c’est son travail courageux qui lui a coûté la vie. Dix ans plus tard, les autorités russes ne sont manifestement pas parvenues à trouver les responsables de ce crime, ni les personnes qui l’ont commandité », a déclaré Marie Struthers, directrice régionale du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
« Nous ne laisserons personne oublier Natalia, ni les victimes des crimes de droit international et de violations des droits humains qui ont été commis, et qui continuent de l’être, en Tchétchénie avec la complicité des autorités fédérales russes. »
La déclaration conjointe (en anglais) est signée par Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Front Line Defenders et le centre de défense des droits humains Memorial, entre autres organisations.
Complément d’information
Natalia Estemirova, membre de premier plan de l’organisation russe de défense des droits humains Memorial, a été enlevée le 15 juillet 2009 devant l’immeuble où elle habitait à Grozny, en Tchétchénie, par des inconnus armés. Son corps criblé de balles a été retrouvé quelques heures plus tard en Ingouchie, une République voisine. Jusqu’à présent, personne n’a été traduit en justice pour ce meurtre.