Le 30 septembre 2009, Amnesty International a rendu public le rapport concernant la situation des femmes violées durant le conflit en Bosnie-Herzégovine de 1992-1995 intitulé : « Quelle justice ? Les femmes de Bosnie-Herzégovine attendent toujours », qui met clairement en lumière les carences du système judiciaire du pays concernant la prise en charge par la justice des victimes. Durant ce conflit, des milliers de femmes et de jeunes filles ont été violées. Beaucoup d’entre elles furent placées en détention dans des camps pénitentiaires, dans des hôtels, des habitations privées, et furent victimes d’exploitation sexuelle, tant de la part des forces armées que des groupes paramilitaires ou des policiers. A ce jour, leurs bourreaux sont toujours en liberté, certains d’entre eux occupant d’ailleurs des postes importants ou vivant à proximité de leurs victimes. Ces femmes attendent toujours ce que les divers gouvernements s’étant succédés depuis la fin du conflit ont échoué à faire : que justice leur soit enfin rendue. En vertu du droit international, les autorités de Bosnie-Herzégovine sont tenues de permettre à ces victimes de violations du droit international humanitaire et de crimes contre l’humanité de saisir la justice et d’obtenir les réparations pleines et entières auxquelles elles ont droit. C’est à cette condition que ces femmes et ces jeunes filles pourront se reconstruire. Tant que ce travail de justice n’aura pas été fait, elles continueront de souffrir des conséquences de ces crimes atroces. Le 8 décembre prochain, Amnesty International Luxembourg aura le plaisir d’accueillir 2 femmes bosniaques, qui se battent pour les droits de ces femmes : Madame Duska ANDRIC-RUZICI, avocate durant des années en BIH et actuellement directrice d’Infoteka Zenica (centre de documentation et d’information pour les femmes), dont les activités sont centrées sur l’éducation, la formation professionnelle, les campagnes de sensibilisation et de lobbying, toujours en relation avec le droit des femmes (violence envers les femmes, traite, etc.) et Madame Azra ARNAUTOVIC, psychologue au sein de l’ONG Vive Zene (Vive les femmes), une association qui travaille essentiellement avec des groupes marginalisés, des victimes de guerres civiles et des familles avec des enfants, et qui fournit à ces personnes une assistance et une aide psychosociales ainsi qu’une protection. Le 8 décembre, Amnesty International Luxembourg a le plaisir de vous inviter à Utopia le 8/12/09 à 19h00 pour la projection du film « Sarajevo, mon amour », suivie d’une conférence par ces deux femmes bosniaques qui se battent depuis 14 ans pour les droits des femmes ayant subi des viols et d’autres types de violences pendant la guerre.
