Devant la Chambre des Députés, 2 décembre 2014 ©Pierre Matge/François Aussems

Oui, Amnesty International soutient la dépénalisation de l’avortement

Oui, Amnesty International soutient la dépénalisation de l’avortement. La position d’Amnesty est le fruit de recherches méticuleuses (voir par exemple notre récent rapport "A deux doigts de la mort" sur les conséquences de l’interdiction totale de l’avortement au Salvador) et de réflexions longuement mûries. Amnesty n’est ni "en faveur" ni "contre" l’avortement mais Amnesty s’oppose fermement à la criminalisation des femmes qui ont recours à l’avortement. Car criminaliser la manière dont les femmes gèrent leurs droits reproductifs et sexuels constitue une forme grave de discrimination.

Sur ces bases, Amnesty International demande à tous les États d’abroger les lois en vertu desquelles les femmes sont, ou peuvent être, inculpées et emprisonnées pour avoir cherché à se faire avorter ou avoir subi un avortement.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les avortements clandestins conduisent au décès de dizaines de milliers de femmes chaque année. Par conséquent, Amnesty appelle les Etats à fournir un accès à l’avortement qui soit sûr, légal et accessible, au moins en cas de grossesse non désirée suite à un viol, un inceste et tout autre violence sexuelle, ou si la grossesse pose un risque pour la vie ou pour la santé de la mère. En outre, Amnesty appelle les Etats à veiller à ce que les femmes puissent bénéficier de soins médicaux lorsque des complications surviennent à la suite d’un avortement (que celui-ci soit légal ou non).

C’est pourquoi la nouvelle loi luxembourgeoise dépénalisant l’avortement nous semble aller dans le bon sens.

Il est désormais important de faire face aux réalités de nos sociétés et de donner un cadre légal qui vise la prise en soins de toutes les personnes touchées par ces questions graves et difficiles. Une meilleure accessibilité médicale et de soutien vise également à accompagner et à mettre à disposition tous les éléments essentiels en matière de santé préventive. Ceci, en guise de protection du droit à la vie !

Face à l’importance de s’engager pour les droits et les libertés les plus fondamentaux, Amnesty International Luxembourg avait décidé d’être présente le 2 décembre dernier devant la Chambre des députés, et ce aux côtés de toutes les associations en faveur de la dépénalisation. Notre pancarte était dotée du message clair et simple : "Oui à la dépénalisation de l’avortement. Merci Luxembourg !".

Stan Brabant, Directeur d’AIL, et David Pereira, Président d’AIL

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