Les révélations attribuant à l’armée nigériane le massacre et l’inhumation dans des charniers de 347 membres d’un groupe religieux chiite doivent donner lieu de toute urgence à une enquête, a déclaré Amnesty International mardi 12 avril, et toute personne soupçonnée d’avoir joué un rôle dans ces crimes doit être traduite en justice.
Un représentant du gouvernement de l’État de Kaduna a évoqué ces exécutions extrajudiciaires – qui ont eu lieu entre les 12 et 14 décembre 2015 à Zaria – lors d’une audience publique de la Commission judiciaire d’enquête, confirmant les constats d’Amnesty International.
« La révélation par le gouvernement de l’État de Kaduna que des centaines de chiites ont été tués par balle et jetés dans des charniers, est une première étape importante vers le procès des responsables présumés de ces atrocités », a déclaré M.K. Ibrahim, directeur d’Amnesty International Nigeria.
« Il est désormais impératif que les charniers soient protégés afin qu’une enquête médicolégale indépendante et exhaustive puisse commencer. Les dépouilles des victimes doivent être exhumées et les autorités nigérianes doivent immédiatement révéler où se trouvent les personnes faisant l’objet d’une détention non reconnue, et les inculper ou les libérer. »
Amnesty International effectue des recherches sur le massacre de Zaria depuis janvier 2016. Un rapport complet sera rendu public dans un futur proche.