En réaction à la libération du militant nigérien Sadat Illiya Dan Malam, qui a passé 19 mois derrière les barreaux, Kiné-Fatim Diop, chargée de campagnes sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, a déclaré :
« Nous nous réjouissons que Sadat Illiya Dan Malam ait été libéré et qu’il retrouve bientôt sa famille et ses ami·e·s, après avoir passé 19 mois en prison.
« Il peut désormais jouir de sa liberté mais il n’aurait jamais dû être arrêté. Il n’a fait qu’exprimer ses inquiétudes quant aux effets présumés dévastateurs de la loi de finances et des nouvelles taxes et mesures d’austérité sur les petits commerçants et les ménages à faible revenu. Son inculpation pour insurrection et conspiration était absurde.
« Maintenant qu’il est libre, il faut que les autorités nigériennes cessent de poursuivre les défenseur·e·s des droits humains et les militant·e·s, qui continuent d’être harcelés, intimidés et arrêtés arbitrairement parce qu’elles/ils défendent les droits des plus pauvres dans leur pays. »
Complément d’information
Le 20 novembre, la cour d’appel de Zinder, une ville du sud du Niger, a ordonné la libération du défenseur des droits humains Sadat Illiya Dan Malam, qui avait été arrêté le 18 avril 2018.À l’époque, plusieurs organisations de la société civile manifestaient dans le pays contre la loi de finances contenant des mesures d’austérité draconiennes.
Bien que Sadat n’ait pas pris part aux rassemblements, il a été inculpé de « participation à un mouvement insurrectionnel » et de « conspiration contre la sécurité de l’État ».
Le 20 mai 2019, les faits ont été requalifiés en « outrage à des membres du PNDS-Tarayya » (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme) et le tribunal a ordonné la libération de Sadat. Cependant, le procureur a interjeté appel et Sadat a été maintenu en détention jusqu’à la décision prise le 21 novembre par la cour d’appel.
Sadat, coordinateur du Mouvement patriotique pour une citoyenneté (MPC) à Zinder, est un membre de premier plan de la société civile.