L’attentat odieux perpétré contre des civils par des membres du groupe armé Al Mourabitoun à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, la capitale malienne, illustre une fois encore un mépris absolu à l’égard des civils alors que l’on assiste à une escalade des violences et des troubles dans ce pays, a déclaré Amnesty International vendredi 20 novembre.
Au moins 27 corps ont été retrouvés à l’intérieur de l’établissement après l’assaut lancé par l’armée malienne pour tenter de libérer les dizaines d’employés et de clients retenus en otage par des hommes armés. Des informations continuent de nous parvenir à l’heure où nous écrivons.
« Le groupe armé Al Mourabitoun, qui a revendiqué l’attentat, a fait preuve d’un mépris absolu à l’égard de la vie humaine. Il doit cesser immédiatement de s’en prendre de manière délibérée à des civils, notamment à des travailleurs humanitaires », a déclaré Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Al Mourabitoun, qui est lié à Al Qaïda, avait déjà revendiqué un attentat qui s’était déroulé en mars dans un bar de Bamako. Un commando avait alors tué cinq personnes au moyen d’un fusil-mitrailleur et d’une grenade : un tireur encagoulé avait ouvert le feu à La Terrasse, abattant trois Maliens, un Français et un Belge des services de sécurité de l’Union européenne (UE).
« Il est extrêmement préoccupant de constater que des violences perpétrées par ce groupe armé ciblent une nouvelle fois la capitale. Les attentats et actions violentes orchestrés par des groupes armés, dont Al Mourabitoun, ont créé un climat de peur dans une grande partie du pays, incitant des centaines de milliers de personnes à fuir leur domicile pour se mettre à l’abri. »