© Raphael Gindt

Luxembourg. Un graffiti pour les jeunes militants des droits humains

À l’occasion du Festival des droits humains, l’artiste luxembourgeois Raphael Gindt crée une peinture murale à l’École Privée Fieldgen pour mettre en lumière des jeunes défenseurs des droits humains. Le graffiti, qui devrait être achevé le vendredi 29 novembre, exposera sur environ 80m2 les portraits des deux militants Nasu Abdulaziz du Nigeria et Yasaman Aryani d’Iran, deux personnes pour lesquelles Amnesty International se mobilise cette année lors de la campagne internationale « Écrire pour les droits ».

« Je veux sensibiliser les gens dans la rue avec les engagements exemplaires des deux jeunes, qui peuvent avoir des conséquences inimaginables en Europe, ainsi que rendre hommage au courage qu’ils ont manifesté. », explique Raphael Gindt.

« Ma motivation pour participer à ce projet est de soutenir des gens qui manifestent pour leurs droits et leurs visions d’un monde meilleur. Avec ce projet, je soutiens deux personnes qui se sont engagées de manière héroïque, qui sont comme des idoles, dont il faut s’inspirer. J’espère que les gens qui verront l’œuvre vont s’inspirer de ces deux personnes pour s’investir plus pour la liberté. »

Quant à l’École Privée Fieldgen, qui met les murs à disposition d’Amnesty International pour ce projet de graffiti, le directeur adjoint Raphaël Weickmans dit :

« La promotion des droits humains auprès de nos élèves et du grand public est pour nous d’une très grande importance. Nous nous efforçons de contribuer au développement d’une société plus juste, plus ouverte et plus humaine. Le Fieldgen désire transmettre à ses élèves une série de valeurs et d’attitudes, entre autres le rejet des injustices et l’engagement solidaire. Notre école se propose d’aider les jeunes à devenir des citoyens responsables, prêts à s’engager dans leur famille et dans la société. »

Deux jeunes militants, deux façons de s’engager pour les droits humains

Yasaman Aryani, une militante de 24 ans, a été condamnée à 16 ans de prison pour avoir fait campagne contre le port obligatoire du voile en Iran. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes en 2019, elle et sa mère ont retiré leur voile et ont traversé un wagon de train réservé aux femmes à Téhéran en distribuant des fleurs. Yasaman a évoqué son espoir d’un avenir où toutes les femmes seraient libres de s’habiller comme elles veulent, « moi sans le hijab et toi avec le hijab ». Lorsque cette vidéo a été largement relayée, Yasaman a été arrêtée et inculpée d’« incitation à la corruption et la prostitution » pour avoir fait la promotion du fait d’ôter le voile.

Lorsque Nasu Abdulaziz avait 23 ans, le gouvernement nigérian a envoyé des bulldozers et des hommes armés pour écraser la communauté de Otodo Gbame, près de Lagos. Ils ont détruit le quartier, démolissant et incendiant des maisons, tirant sur des familles et utilisant du gaz lacrymogène pour forcer les habitants à quitter leur domicile. Au total, 30 000 personnes ont été expulsées, dont Nasu. De nombreuses personnes ont été obligées de vivre sur des pirogues, sous des ponts ou avec d’autres personnes, dans des lieux surpeuplés. Nasu a rejoint la Nigerian Slum/Informal Settlement Federation (en français Fédération nigériane des bidonvilles/quartiers informels), un mouvement populaire constitué de personnes qui, comme lui, réclament justice et lutteront jusqu’à ce que leur droit à un logement se concrétise.

Dans le cadre du Marathon des lettres « Écrire pour les droits », Amnesty International appelle à envoyer des lettres, cartes postales et tweets pour Yasaman Aryani et Nasu Abdulaziz ainsi que huit autres jeunes personnes et groupes de jeunes en péril. C’est possible pendant le festival, notamment lors d’une soirée d’écriture de lettres le 10 décembre à 19h au bar-brasserie « Independent » ou en signant les pétitions sur le site web www.festival.amnesty.lu.

Le Festival des droits humains est organisé avec le soutien de la Ville de Luxembourg et des Rotondes.

Raphael Gindt est disponible pour des interviews. Veuillez contacter notre service presse pour convenir une date pour un entretien : presse@amnesty.lu ou 26 19 01 66.

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