Bruxelles, 24 avril 2013

L’union Europeenne doit proteger les migrants

Luxembourg, 25 avril 2013. Amnesty International a remis hier une pétition de plus de 70 000 signatures au Parlement européen, qui exhorte l’Union européenne et les gouvernements de ses 27 pays membres de cesser de mettre en danger les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile aux frontières de l’Europe, qu’elles soient maritimes ou terrestres. 600 de ces signatures viennent du Luxembourg : la section luxembourgeoise s’était mobilisée pour cet appel lors du Festival des Migrations en mars dernier.

La pétition demande notamment aux membres du Parlement européen d’accomplir leur devoir en tant que garants de la démocratie européenne, en tenant les gouvernements et les institutions européens responsables de la façon dont ils traitent les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile qui arrivent aux frontières de l’UE.

Lors de la remise de la pétition hier, Amnesty International a organisé une action symbolique de grande ampleur devant le Parlement européen, mettant en scène un bateau emblématique "réfugié", afin d’exiger une plus grande transparence et une responsabilité accrue aux frontières de l’Europe.

"Des milliers d’individus à travers l’Europe ont exprimé leur inquiétude quant à ce qui se passe, presque d’une manière invisible, à nos frontières, " a déclaré Nicolas Beger, directeur du Bureau des institutions européennes d’Amnesty International. Les frontières sont l’un des rares thèmes sur lequel les pays de l’UE échappent à presque tout contrôle. Les migrants font les frais d’être "loin des yeux, loin du cœur".

Chaque année, des milliers de personnes entament de périlleux voyages sur des embarcations de fortune, dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Certaines fuient un conflit, d’autres tentent d’échapper à la pauvreté. Au cours de la dernière décennie, empêcher les personnes de pénétrer le territoire de l’UE est progressivement devenu la priorité des états Européens. Les tactiques des gouvernements forcent les migrants à emprunter des routes dangereuses pour entrer en Europe, avec des conséquences souvent fatales. Par exemple, le mois dernier, six syriens sont morts noyés quand leur bateau s’est retourné dans la mer Egée. Parmi eux se trouvaient une jeune femme enceinte âgée de 17 ans et une mère et son enfant.

En 2011, au moins 1 500 personnes sont mortes en essayant de traverser la mer Méditerranée en direction de l’Europe.