L’Union européenne agit pour combler les lacunes en matière de recherche et de sauvetage dans la Méditerranée

L’augmentation des ressources de Triton et l’extension de son champ d’action, confirmés par la Commission européenne mercredi 27 mai lorsqu’elle a présenté de nouvelles propositions en rapport avec l’Agenda européen sur la migration, permettront au moins de commencer à combler les lacunes en matière de recherche et de sauvetage créées par la suppression de Mare Nostrum, l’ancienne opération italienne, permettant ainsi à Triton de sauver plus de vies en mer, a déclaré Amnesty International.

« En allouant des ressources supplémentaires aux patrouilles dans le centre de la Méditerranée, et en élargissant le champ opérationnel de Triton au niveau de ce qu’était l’opération Mare Nostrum, l’Union européenne a enfin reconnu l’erreur colossale qu’a été la suppression de cette opération italienne sans qu’une mission équivalente ne la remplace. En pratique, cela signifie plus de ressources en mer, plus près des zones où la plupart des réfugiés et des migrants, à bord de bateaux surchargés et hors d’état de naviguer, rencontrent des problèmes et risquent la noyade. Et, au bout du compte, cela veut dire que plus de vies seront sauvées », a déclaré Iverna McGowan, directrice par intérim du Bureau européen d’Amnesty International.

Si Amnesty International s’est félicitée de ce renforcement considérable des capacités de recherche et de sauvetage de l’Europe, il n’en reste pas moins que des vies continuent à être en danger. Une démarche véritablement globale en matière de migration nécessiterait que davantage d’itinéraires sûrs et légaux soient proposés à ceux qui sont en quête d’une protection internationale. Faute de quoi, des personnes continueront à se lancer en dernier recours dans des traversées périlleuses de la Méditerranée pour atteindre l’Europe.

L’augmentation du nombre de places de réinstallation pour les réfugiés est une des mesures préconisées par Amnesty International. La Commission européenne a présenté mercredi 27 mai une proposition de réinstallation dans le contexte de l’Agenda européen sur la migration. Une proposition relative à un programme de réinstallation à l’échelle de l’UE impliquant tous les États membres, outre les mécanismes existant déjà au niveau national, est une bonne idée. Mais les chiffres avancés sont bien loin de constituer une réponse adaptée à la crise mondiale des réfugiés.

La Commission européenne a également proposé un programme d’urgence afin de soutenir l’Italie et la Grèce, où 40 000 demandeurs d’asile syriens et érythréens sont arrivés après le 15 avril, afin de réinstaller ceux-ci dans d’autres pays membres de l’UE sur une période de deux ans. Plusieurs facteurs pratiques doivent être pris en compte afin que ce type de plan puisse garantir la protection des personnes vulnérables.

« Toute proposition de réinstallation n’aura un impact positif sur la vie des personnes dans le besoin que si les conditions d’accueil sont améliorées, les systèmes d’asile renforcés à travers l’UE et les souhaits des demandeurs d’asile pris en considération », a déclaré Iverna McGowan.