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L’Italie est prête à envoyer des réfugiés et des migrants subir d’atroces abus dans des centres de détention libyens

Réagissant aux informations signalant que le Parlement italien a voté en faveur du déploiement d’une flotte militaire au large de la Libye pour aider les garde-côtes libyens à intercepter et renvoyer en Libye des réfugiés et des migrants, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

« Les autorités italiennes ont montré aujourd’hui qu’elles considèrent qu’il est plus important de tenir les réfugiés et les migrants à distance de leurs côtes que de protéger leur vie et leur bien-être. Le fait de faciliter l’interception et le renvoi en Libye des réfugiés et des migrants conduit à leur détention arbitraire dans des centres où ils risquent très fortement d’être torturés, violés et même tués, et le vote du Parlement pourrait rendre l’Italie complice de ces atrocités. »

« L’Italie, de même que les autres États membres de l’UE, devrait concentrer ses efforts sur l’accroissement des opérations de recherche et de sauvetage. Au lieu de cela, le pays a choisi d’esquiver ses responsabilités et de mettre en danger les personnes qu’il dit vouloir sauver, notamment en apportant un soutien militaire aux garde-côtes libyens, qui se conduisent de façon irresponsable et commettent des abus lors des interceptions de migrants (leurs agissements ont été dénoncés à de nombreuses reprises, notamment par Amnesty International, voir https://www.amnesty.org/fr/documents/eur03/6655/2017/fr/). L’Italie a également bridé, avec le soutien de l’UE, la capacité des ONG à secourir des personnes en mer, ce qui montre à quel point sa politique en la matière est malavisée.

« Ce n’est pas ainsi qu’il faut réagir face à la crise humanitaire en Méditerranée centrale, car cela ne fait qu’accroître les souffrances. Toute coopération avec les autorités libyennes doit viser de façon prioritaire à surveiller les violations des droits humains commises et assurer la reddition de comptes pour ces agissements. Elle doit aussi être subordonnée à des engagements vérifiables pris par les autorités libyennes pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et des migrants en Libye. »