L’Iran doit ouvrir un nouveau chapitre concernant le traitement réservé aux syndicats

L’Iran a annoncé que l’investiture du nouveau président Hassan Rouhani se déroulera dimanche 4 août 2013. Pour la première fois depuis la proclamation de la République islamique, l’Iran a invité des dirigeants et des dignitaires du monde entier, notamment du Royaume-Uni, à assister à cette cérémonie en tant que visiteurs internationaux. Nous espérons que cette démarche sera suivie d’une amélioration du respect des obligations internationales de l’Iran.

En tant que représentants d’organisations nationales et internationales de défense des droits syndicaux, humains et démocratiques, nous appelons de longue date les autorités iraniennes à reconnaître et à respecter le droit fondamental de créer des syndicats indépendants, d’y adhérer et de mener des activités syndicales, conformément aux conventions internationales relatives au droit du travail. Nous estimons que l’existence de syndicats véritablement indépendants constitue le pilier des sociétés démocratiques modernes et permet de garantir de façon fiable la souveraineté du peuple, le progrès, la stabilité et la justice sociale.

Préoccupés depuis des années par le sort des syndicats et de leurs membres en Iran, nous demandons aujourd’hui au président élu Hassan Rouhani de s’engager, lors de son investiture, à faire en sorte que son mandat marque l’ouverture d’un nouveau chapitre concernant le respect des droits humains et syndicaux dans le pays.

Nous appelons les autorités iraniennes à mettre fin à la répression ciblant les syndicalistes, à libérer immédiatement et sans condition les personnes incarcérées en raison de leurs activités syndicales, à abandonner les charges retenues contre celles qui sont poursuivies pour des motifs analogues et à lever toute autre mesure répressive qui marginalise les syndicats et leurs membres. Nous demandons en particulier la libération du syndicaliste et prisonnier d’opinion Reza Shahabi, trésorier général du Syndicat des travailleurs de la régie des bus de Téhéran et de sa banlieue (Sherkat e Vahed), et du syndicaliste et prisonnier d’opinion Ali Nejati, ancien dirigeant du syndicat de la Haft Tapeh Sugar Company (HTSCC).

Nous demandons également au nouveau président de s’engager à signer et à mettre en œuvre intégralement les conventions et protocoles internationaux pertinents, notamment la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) et la Convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective (1949) de l’Organisation internationale du travail (OIT).