Les autorités des États-Unis ne doivent poursuivre personne en justice pour avoir dévoilé des informations sur des violations des droits humains commises par le gouvernement, a déclaré Amnesty International après l’inculpation pour espionnage prononcée contre Edward Snowden.
L’organisation estime en outre que ce lanceur d’alerte, qui a travaillé à l’Agence de sécurité nationale des États-Unis (NSA), risque de subir de mauvais traitements s’il est extradé vers ce pays.
" Personne ne devrait être inculpé de quelque infraction que ce soit pour avoir révélé des informations faisant état de violations des droits humains par le gouvernement des États-Unis. Ces révélations sont protégées par les droits à l’information et à la liberté d’expression ", a déclaré Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique pour Amnesty International.
" Il semble que cet homme ait été inculpé par le gouvernement des États-Unis avant tout parce qu’il a révélé les actions illégales, contraires aux droits humains, de ce gouvernement et d’autres. "
L’ancien analyste, qui a aussi travaillé pour l’Agence centrale du renseignement (CIA), est en fuite après avoir dénoncé des opérations de surveillance à grande échelle aux États-Unis et dans le monde entier.
Samedi 22 juin, Edward Snowden a été inculpé de vol de biens appartenant au gouvernement, de communication non autorisée d’informations relatives à la défense nationale et de communication d’informations classées secrètes à un tiers.
Il aurait été vu pour la dernière fois à Moscou lundi 24 juin et serait en route pour l’Équateur, où il compte demander l’asile. Plusieurs hauts responsables américains, y compris le secrétaire d’État John Kerry, ont déclaré qu’Edward Snowden a " trahi son pays ".
En plus d’avoir inculpé Edward Snowden, les autorités des États-Unis ont révoqué son passeport. Amnesty International a affirmé que cet acte représente un obstacle au droit de cet homme à circuler librement et à demander l’asile dans un autre pays.
D’après les médias, l’informaticien compterait demander l’asile à l’Équateur, où il ne risquerait pas d’être extradé aux États-Unis. L’organisation a rappelé qu’un individu ne peut pas être extradé s’il a déposé une demande d’asile auprès d’un pays et que sa requête est en cours d’examen.
" Quel que soit l’endroit où Edward Snowden va arriver en définitive, il a le droit de demander l’asile. Pour qu’une telle demande aboutisse, il doit prouver qu’il peut légitimement craindre des persécutions. Mais même si sa demande est rejetée, aucun pays ne peut renvoyer une personne dans un État où il existe un risque concret qu’elle subisse de mauvais traitements ", a précisé Widney Brown. " Un transfert forcé à destination des États-Unis l’exposerait au risque de subir des violations des droits humains et doit être contesté. "