Les autorités égyptiennes ne doivent pas imprudemment refuser aux Syriens l’entrée sur leur territoire, mais offrir à toute personne fuyant le conflit la possibilité de solliciter l’asile, a déclaré Amnesty International mercredi 10 juillet, alors que selon certaines informations 259 personnes ont été refoulées à l’aéroport du Caire deux jours auparavant.
« Étant donné l’ampleur des violences, des effusions de sang et des atteintes aux droits humains dont la Syrie est actuellement le théâtre, il est impensable que l’Égypte refuse la sécurité aux Syriens qui fuient leur pays pour rester en vie », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Les passagers syriens qui sont arrivés le 8 juillet n’ont pas pu entrer en Égypte, au motif qu’ils n’avaient pas obtenu les visas ou les permis de sécurité nouvellement requis. Auparavant, les ressortissants syriens n’avaient pas besoin de visas pour se rendre en Égypte.
Si les autorités égyptiennes ont le droit de réglementer l’entrée et le séjour sur le territoire, elles doivent le faire en respectant pleinement leurs obligations internationales en termes de droits humains et de droit des réfugiés.
Parmi les personnes refoulées figurent notamment 95 passagers renvoyés sur un vol de Syrian Airlines à destination de Latakia, en Syrie, 55 passagers qui sont repartis à bord d’un avion de la compagnie MEA vers Beyrouth, environ 25 vers la Jordanie et six vers Abou Dhabi.
D’après ce que sait Amnesty International, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n’a pas pu les rencontrer à l’aéroport du Caire et on ignore ce qu’il est advenu des personnes renvoyées en Syrie.
Trois autres Syriens sont également détenus dans un flou juridique à l’aéroport d’Alexandrie, après s’être vus refuser d’entrer une nouvelle fois en Égypte, alors qu’ils étaient enregistrés dans le pays auprès du HCR.
Selon une déclaration publiée le 8 juillet sur le site Internet du ministère égyptien des Affaires étrangères, « la décision d’imposer un visa d’entrée pour les ressortissants syriens est une décision fondée sur la situation que traverse actuellement l’Égypte ».
« Personne ne devrait être contraint de retourner en Syrie, en raison du risque élevé de violences et de persécutions aveugles, a conclu Hassiba Hadj Sahraoui. Nous exhortons les autorités à veiller à ce que l’Égypte demeure un lieu de refuge pour les Syriens, même en cette période de turbulences. »