L’Égypte « durcit la répression » contre la dissidence en confirmant la condamnation de trois militants

Une cour d’appel du Caire a confirmé le 7 avril la condamnation de trois détracteurs du gouvernement pour participation à une manifestation « non autorisée », nouveau signe que les autorités égyptiennes resserrent la vis contre la liberté d’expression et de réunion, a déclaré Amnesty International.

Les accusés, Ahmed Maher et Mohamed Adel, tous deux militants du Mouvement des jeunes du 6 avril, et le blogueur bien connu Ahmed Douma, ont été condamnés à une peine de trois ans de prison avec travaux forcés, assortis d’une amende de 50 000 livres égyptiennes (environ 5 250 euros). La cour a également ordonné une mise à l’épreuve de trois ans après leur libération.

« Ce jugement en appel met à mal la liberté d’expression et de réunion, et atteste une nouvelle fois de l’intolérance croissante qui règne en Égypte face aux critiques légitimes visant les autorités, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« La répression se poursuit avec la même intensité en Égypte. Ceux qui se trouvaient en première ligne du soulèvement de 2011 sont aujourd’hui jetés en prison au seul motif qu’ils ont manifesté pacifiquement.

« Ces trois hommes sont des prisonniers d’opinion, qui n’auraient jamais dû être jugés. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition, et leurs condamnations doivent être annulées. »

Il s’agit des premiers Égyptiens condamnés à des peines de prison pour avoir enfreint la loi répressive régissant les manifestations, promulguée en novembre 2013.

Amnesty International a également fait part de ses préoccupations concernant les informations selon lesquelles les forces de sécurité ont battu ces hommes durant leur audience d’appel ; Mohamed Adel et Ahmed Douma présentaient des marques de coups sur les mains, les jambes et le ventre. Mohamed Adel a également raconté à ses avocats qu’il avait été frappé lors de son arrestation et durant sa détention.

Les avocats de la défense ont déclaré à Amnesty International qu’ils allaient tenter de faire appel de ce jugement devant la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire du pays.