Le soutien financier de la Commission européenne pour la Grèce et les réfugiés est un pas dans la bonne direction, mais ne doit pas être le dernier

Fuyant le Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, les réfugiés qui ont risqué leur vie pour être protégés sont contraints de vivre dans la misère en Grèce. En décidant vendredi 14 août d’augmenter le soutien à la Grèce face à la forte augmentation du nombre de réfugiés arrivant sur les îles grecques dans la mer Égée, la Commission européenne a fait un pas en avant pour soutenir la Grèce et les nombreuses personnes vulnérables cherchant refuge en Europe.

UNE PREMIERE REPONSE A LA CRISE HUMANITAIRE

La Commission européenne vient d’approuver des programmes de financement nationaux pour la Grèce à hauteur de 474 millions d’euros. Cependant, avec 124 000 réfugiés et migrants arrivés par la mer cette année, principalement sur les îles de Lesbos, Chios, Kos, Samos et Leros, et un système d’accueil défaillant,  une aide financière n’est pas une solution globale.  Selon le HCR , le nombre de personnes arrivées par la mer en Grèce a augmenté de 750 % au 31 juillet 2015 par rapport à la même période en 2014. Lesbos est l’île enregistrant le plus grand nombre de personnes. Entre le 1er juillet et le 10 août, 70 374 réfugiés et migrants sont arrivés sur l’île. La majorité d’entre eux viennent de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak. De nombreux réfugiés et migrants, y compris des enfants, ne reçoivent aucune aide, aucun soin, et sont souvent obligés de dormir dehors ou sont détenus dans des conditions inhumaines.   

La crise touchant les îles grecques montre l’incapacité des autorités à répondre aux besoins des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants et à protéger leurs droits, à un moment où le nombre de réfugiés arrivant sur les îles grecques par la mer a poussé un système d’accueil déjà chancelant vers son point de rupture.  Nous estimons que si elles sont effectivement orientées vers ceux qui en ont besoin, les mesures annoncées par la Commission pourraient aider le pays et les personnes vulnérables. Mais globalement, les politiques et les pratiques de l’UE en matière d’asile doivent être largement repensées. 

UNE REPONSE EUROPEENNE EST NECESSAIRE

Nous ne devons pas oublier que l’immigration ne touche pas que la Grèce, mais bien l’Europe entière. C’est donc une réponse à l’échelle européenne qui est nécessaire.  La Commission et les États membres de l’Union européenne à doit veiller à ce qu’une aide opérationnelle adéquate soit fournie pour aider la Grèce et les autres États membres situés en première ligne à traiter les demandes d’asile et apporter un soutien à l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. Au-delà des réponses de court terme à la crise touchant les îles grecques, c’est une approche à plus long terme pour répondre à la crise mondiale des réfugiés qui est nécessaire.

Pour assurer que l’UE puisse accueillir dignement les réfugiés et garantir leur accès aux procédures d’asile, nous appelons les Etats à : 

  • ouvrir plus de voies sûres et légales d’accès vers l’Europe pour les réfugiés pour évitera aux réfugiés de se mettre en danger ;
  • créer plus de places d’accueil pour les demandeurs d’asile ;
  • reconnaître une plus grande liberté de mouvement au sein de l’UE pour les réfugiés.