Manifestations pour la justice raciale suite à la mort de George Floyd lors d'un violent affrontement avec la police dans le Minnesota. Centre de Washington, DC, États-Unis, 3 juin 2020. © Amnesty International (Photo: Alli Jarrar)

Le Prix des droits de l’homme Václav Havel 2013 est décerné à un prisonnier d’opinion bélarussien

Ales Bialiatski, défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion bélarussien, s’est vu décerner le Prix des droits de l’homme Václav Havel 2013 en reconnaissance de ce qu’il a fait pour améliorer la situation des droits humains dans son pays en n’hésitant pas à mettre sa vie personnelle en danger, a déclaré Amnesty International lundi 30 septembre.  

« Ales Bialiatski reçoit ce prix aujourd’hui en reconnaissance de son action courageuse face à l’adversité et pour les grands sacrifices personnels qu’il a consentis, a déclaré Heather McGill, chargée des recherches sur le Bélarus à Amnesty International.  La remise de ce prix est également un acte d’accusation envers les autorités bélarussiennes pour les persécutions qu’elles font subir aux défenseurs des droits humains et leurs attaques contre la liberté d’association, de réunion et d’expression. »

Ales Bialiatski purge actuellement une peine de quatre ans et demi d’emprisonnement pour ses activités en tant que directeur du Centre des droits de l’homme Viasna au Bélarus. Cette organisation milite contre la peine de mort, la torture et les autres formes de mauvais traitements, et en faveur des prisonniers politiques.

Elle a été démantelée en 2003 et ses membres se sont retrouvés à la merci de poursuites judiciaires pour activités au nom d’une organisation non enregistrée ; ils se sont vu interdire également l’utilisation au Bélarus d’un compte bancaire au nom de l’organisation.  

Ales Bialiatski a été arrêté pour avoir utilisé son propre compte en banque en Lituanie et en Pologne pour financer le travail de son organisation de défense des droits humains au Bélarus.  Le 24 novembre 2011, il a été condamné à une peine d’emprisonnement pour « dissimulation de revenus importants ».  

Son procès n’était pas conforme aux normes internationales d’équité à plusieurs égards, et Amnesty International pense que les accusations dont il a fait l’objet et sa condamnation revêtent un caractère politique et visaient à l’empêcher de mener son action légitime en faveur des droits humains.  Amnesty International considère Ales Bialiatski comme un prisonnier d’opinion incarcéré uniquement en raison de son travail de défenseur des droits humains. L’organisation continue donc de demander sa libération immédiate et inconditionnelle.   

Le mois dernier, son épouse Natalia Pintchouk a déclaré à Amnesty International :

« Ma plus grande inquiétude est de savoir comment il survit dans la colonie pénitentiaire de Bobrouisk. Ses conditions de vie sont extrêmement strictes et difficiles.  Non seulement il est emprisonné, mais l’administration pénitentiaire lui interdit les contacts avec les autres prisonniers. Les prisonniers qui entrent en contact avec lui sont menacés de perdre certains privilèges ou leur droit à une libération conditionnelle, ou de faire l’objet de mesures disciplinaires. Ce long emprisonnement met également sa santé en danger. »

Le Prix des droits de l’homme Václav Havel est remis chaque année par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en partenariat avec la Bibliothèque Václav Havel et la Fondation Charte 77 afin de récompenser des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits humains en Europe et au-delà.