Le président d’Amnesty International Turquie reste en prison

Réagissant au refus opposé par un tribunal d’Izmir à la demande de libération du défenseur des droits humains Taner Kılıç, Salil Shetty, le secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré :

« Ces dernières 24 heures, deux tribunaux turcs ont illustré l’inconstance du système judiciaire turc. L’un a accordé la liberté, l’autre, sur la base de charges tout aussi infondées, l’a refusée. »

« La libération des "10 d’Istanbul", intervenue hier tard dans la nuit, a restauré une certaine confiance dans le système judiciaire de la Turquie. Aujourd’hui, cette confiance a été balayée.

« Les autorités turques ont présumé à plusieurs reprises et publiquement la culpabilité de Taner Kılıç, sur la base d’insinuations et d’allégations non étayées. « Nous continuerons à faire campagne sans relâche pour la libération de notre président et l’abandon des charges contre tous les défenseurs des droits humains en Turquie. »

Pour obtenir de plus amples informations ou organiser un entretien en Turquie ou à Londres, veuillez prendre contact avec : Stefan Simanowitz : press@amnesty.org ou stefan.simanowitz@amnesty.org ou 0044 (0) 20 7413 5566 ou ozgun.ozcer@amnesty.org.tr ou +90 531 105 42 67

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Le juge a accepté la requête du procureur, qui demandait que le dossier de Taner soit fusionné avec celui des 10 défenseurs des droits humains arrêtés lors d’un atelier en dehors d’Istanbul, au motif peu convaincant que Taner était au courant des préparatifs de la réunion et avait eu des échanges avec la directrice d’Amnesty International Turquie, İdil Eser, au sujet de la participation de celle-ci à l’atelier. Taner Kılıç, président d’Amnesty International Turquie, est accusé d’« appartenance à l’organisation terroriste Fethullah Gülen ». Cette accusation est fondée sur l’allégation selon laquelle il aurait téléchargé et utilisé l’application de messagerie ByLock, qui serait employée comme moyen de communication par le mouvement Gülen. Or, deux expertises médicolégales indépendantes du téléphone de Taner, mandatées par Amnesty International, n’ont révélé aucune trace d’un téléchargement de ByLock.

Pour en savoir plus sur l’analyse par Amnesty International des accusations portées contre Taner Kılıç, voir : https://www.amnesty.org/en/documents/eur44/7331/2017/en/