En cette journée internationale des défenseur-e-s des droits humains, le groupe de travail et d’échange pour les défenseur-e-s des droits humains au Luxembourg, constitué par plusieurs organisations de la société civile luxembourgeoise dont l’ASTM, veut rendre hommage aux femmes et hommes qui, parfois au péril de leur vie, défendent les droits des autres, et leur apporter ainsi la reconnaissance dont elles-ils ne jouissent pas dans leur pays, en lançant le site d’information defenders.lu.
Selon les rapports de plusieurs organisations non gouvernementales, le nombre de défenseur-e-s des droits humains assassiné-e-s n’a cessé d’augmenter ces dernières années. En 2018, ces assassinats ont concerné 321 personnes dans 27 pays, chiffre en augmentation constante. 77% des assassiné-e-s défendaient les territoires, les communautés indigènes et les droits environnementaux. L’Amérique latine enregistre 75% de ces assassinats. Au moins 49% des personnes tuées avaient déjà reçu une menace directe spécifique. 12% des personnes tuées étaient des femmes. Selon l’organisation Front Line Defenders, qui fait ses statistiques tristes, « ce qui rend d’autant plus préoccupante la réaction discrète à ces morts, c’est le manque de reconnaissance du rôle que jouent ces défenseurs dans la protection de l’environnement ». L’aggravation de cette situation concerne par ailleurs de plus en plus des organisations partenaires d’ONG soutenues par la coopération luxembourgeoise.
Les meurtres ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un ensemble de stratégies de criminalisation et de harcèlement politique, juridique, physique, médiatique ou sexuel des défenseur-e-s auxquels ils doivent faire face dans leur travail quotidien.
Par conséquent, l’une des contributions les plus pertinentes de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme est l’établissement, en tant qu’obligation internationale, de la nécessité des Etats de leur apporter soutien et protection dans le cadre de la tâche qu’ils accomplissent et qui devient chaque jour plus difficile et risquée.
Selon Michel Forst, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, il est essentiel de changer de narratif, cesser les diffamations auxquelles les défenseur-e-s sont confronté-e-s, offrir un espace de reconnaissance aux défenseur-e-s, et montrer des portraits et des récits témoignant de la diversité et de l’investissement des défenseur-e-s. Cela est l’objectif principal du site mis en ligne ce 9 décembre. Le but est de permettre aux ONG luxembourgeoises de témoigner des réalités que vivent leurs partenaires et les communautés avec lesquelles ils travaillent et contribuer ainsi à porter ces voix qui ne sont entendues que trop rarement au Luxembourg.