La Russie doit annuler les poursuites pour piraterie « absurdes et préjudiciables » ouvertes contre des militants de Greenpeace

Les charges de « piraterie » retenues contre des militants de Greenpeace, l’organisation internationale de défense de l’environnement, mercredi 2 octobre en Russie, sont absurdes et préjudiciables à l’état de droit et doivent être abandonnées sans délai, a déclaré Amnesty International.

« Ces accusations absurdes de piraterie sont complètement infondées car les militants en question participaient selon toute vraisemblance à une manifestation pacifique. Elles tournent la justice russe en ridicule et doivent être immédiatement retirées », a souligné John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Les autorités russes ont clairement décidé de faire un exemple de ces militants de Greenpeace afin de dissuader d’autres personnes de prendre part à des manifestations de ce type à l’avenir. Cela se situe malheureusement dans la suite logique de la politique menée par les autorités russes face aux actions de protestation en général.

« S’il existe d’autres raisons valables d’inculper des militants et des membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise, il convient d’en informer ces derniers et de les libérer dans les meilleurs délais. Si les autorités posent des conditions à leur remise en liberté, elles doivent être raisonnables. Les éventuelles poursuites engagées doivent être conformes au droit international et au droit russe, et ne pas être excessives par rapport aux actes reprochés aux militants, qui manifestaient de manière pacifique. »

Les personnes officiellement inculpées mercredi 2 octobre faisaient partie d’un groupe de 30 militants de plusieurs nationalités ayant fait l’objet d’une arrestation violente le 19 septembre, lorsque des membres armés des forces russes de sécurité sont montés à bord de leur navire, l’Arctic Sunrise, dans la mer de Petchora, au large de la côte nord de la Russie.

Selon Greenpeace, elles incluent : le caméraman Roman Dolgov (Russie), le vidéographe indépendant Kieron Bryan (Royaume-Uni), les militants de Greenpeace Sini Saarela (Finlande), Dima Litvinov (Suède/États-Unis), Ana Paula Alminhana Maciel (Brésil), Anthony Perrett (Royaume-Uni), Camila Speziale (Argentine), Faiza Oulahsen (Pays-Bas), Mannes Ubels (Pays-Bas) et Tomaz Dziemianczuk (Pologne), ainsi qu’un membre ukrainien de l’équipage. Une enquête pour « piraterie » est en cours contre les autres membres de l’équipage, et une décision officielle devrait bientôt être rendue sur leur cas.