En réaction à l’arrestation de Renee Ngamau, présidente et militante d’Amnesty International Kenya, le 14 septembre 2020 au soir et au fait que la police ne s’est pas présentée au tribunal le lendemain, Irungu Houghton, directeur exécutif d’Amnesty International Kenya, a déclaré :
« L’organisation condamne l’arrestation arbitraire de la présidente d’Amnesty International Kenya, Renee Ngamau. Nous pensons que celle-ci a été prise pour cible simplement par qu’elle a œuvré à la protection d’un terrain public, en tant que défenseure des droits humains. Il faut que la police kenyane cesse de harceler, d’intimider et d’attaquer Renee Ngamau, ainsi que les autres défenseur·e·s des droits humains et militant·e·s pour la protection des terrains publics.
« Il faut que les autorités protègent les personnes qui défendent les droits d’autrui et ne se servent pas du système judiciaire contre elles.
« Notre présidente Renee Ngamau a traversé une épreuve extrêmement stressante. Elle a été arrêtée parce qu’elle exerce un rôle de chef de file au niveau local en tant que présidente de l’Association des habitant·e·s de Jamhuri Phase 1. Ce groupe manifeste pacifiquement contre le détournement d’un terrain public affecté à une aire de jeu pour enfants.
« Sur la base d’une seule plainte, 11 policiers ont été mobilisés pour arrêter Renee Ngamau à son domicile le 14 septembre au soir. Le 15 septembre au matin, pas un seul ne s’est présenté au tribunal. Personne ne devrait être arrêté simplement pour avoir exercé pacifiquement ses droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique, et encore moins être traduit en justice pour ce motif. Nous appelons les autorités à abandonner toutes les charges et à consacrer toute leur énergie à enquêter sur le détournement du terrain en question à des fins autres que publiques et à poursuivre les responsables présumés de ces agissements. »
Complément d’information
Renee Ngamau, présidente d’Amnesty International Kenya, a été arrêtée le 14 septembre au soir parce qu’elle avait rassemblé ses voisins pour s’opposer pacifiquement au projet de construction privé qu’il est prévu de réaliser sur un terrain affecté à une aire de jeu. Elle préside également l’association du quartier de Jamhuri Phase 1, à Nairobi, où elle réside.
Elle a été libérée sous caution le soir même de son arrestation et citée à comparaître le lendemain devant le tribunal de première instance de Kibera, à Nairobi. Après plus de deux heures d’attente au tribunal et sans qu’aucune charge ait été notifiée, elle s’est présentée au poste de police de Kilimani afin de ne pas être arrêtée de nouveau.